Ange Leca

Scénario : Tom Graffin ; Jérôme Ropert
Dessin et couleurs : Victor Lepointe
Éditeur : Bamboo – Grand Angle
72 pages
Date de sortie :  mars 2023
Genre : polar

 

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La Belle Époque prend l’eau et les cadavres flottent

 

Présentation de l’éditeur

Hiver 1910. La Seine submerge la capitale. Sous les eaux, Paris a des airs de Venise. Mais tout remonte à la surface : passions, rats, vieux démons… Et un corps de femme démembré, mutilé et impossible à identifier.

Ange Leca, jeune journaliste rebelle, dépendant à l’alcool et opiomane abstinent, décide de mener son enquête. Mais celle-ci va l’entraîner beaucoup plus loin qu’il ne l’imaginait et ébranler ses dernières certitudes. Et il n’est pas certain qu’Emma, sa nouvelle addiction, l’aide à garder la tête froide…

 

 

 

Mon avis

En 1910, Paris était submergée, non pas de poubelles, mais des eaux de la Seine sortie de son lit. C’est dans ce décor insolite du Paris sous les eaux qu’un jeune journaliste, Ange Leca, insolite lui aussi, mène une enquête à propos du corps mutilé d’une femme retrouvé lors de la montée des eaux. Ange a deux addictions, la bouteille et Emma, la femme de son patron. Ses addictions ne l’empêcheront pas de mener à bien ses investigations et le mèneront sur une piste inattendue.

Ce polar baigne dans l’originalité avec le décorum un peu chaotique de Paris inondé et la personnalité pas très lisse du journaliste.

On est tenu en haleine par cette drôle d’enquête menée en demi-teinte par un personnage énigmatique dont on a envie d’en savoir plus. Romantique, nonchalant et tourmenté par de vieux démons Ange Leca se laisse suivre dans ses diverses aventures et mésaventures. Malheureusement, le dénouement tombe un peu à plat, ou à l’eau, et nous laisse sur notre faim. On aurait aimé quelque chose de plus éclatant ou renversant.

En revanche, le dessin réaliste est vraiment séduisant et restitue un Paris de la belle époque amoché par cette inondation qui devient presque un personnage principal. La colorisation douce confère une ambiance crédible et réaliste de l’époque contrastant avec la noirceur du crime auquel Ange est confronté.

Voilà donc un bon polar en demi teinte qui nous laisse un peu sur notre faim, et dont le personnage principal pourrait faire l’objet d’une série et non d’un one shot.

Loubrun