S’il suffisait qu’on s’aime

Scénario : Daphné & Julie Guillot
Dessin : Julie Guillot
Éditeur :Steinkis
Date de sortie : 27 octobre 2022
280 pages
Genre : Chronique sociale et sociétale

« Le pouvoir n’aimait pas que la vie prolifère, dans sa foisonnante multiplicité. »

Présentation de l’éditeur

Juin 2013, peu de temps après le vote de la loi « Mariage pour tous », Daphné et Julie se rencontrent en pleine Marche des fiertés à Paris. Elles tombent amoureuses, se rapprochent, décident de vivre ensemble et commencent à évoquer leur désir de fonder une famille…
Sauf que, ces événements, beaux et ordinaires, se déroulent sur fond de débat politique et médiatique sur la question de la PMA pour toutes. D’annonces en polémiques, d’engagements en désengagements du gouvernement, leur chemin vers la parentalité sera semé de nombreuses interrogations et d’obstacles tant juridiques que matériels…

C’est aussi la chronique d’un moment de l’histoire de notre société, un moment que l’on peut situer dans la continuité d’autres luttes pour l’égalité et l’évolution des droits.

Mon avis

Ce volumineux roman graphique se montre le plus précis possible dans les informations apportées et les émotions partagées. Daphné et Julie se livrent et l’historique de la loi sur la ¨PMA est tracée en parallèle. Leur histoire se mêle à l’Histoire. Car il est question ici de la lutte de deux femmes pour obtenir les mêmes droits que les autres. Leur vécu pose des noms et des visages à un combat qui fait, encore maintenant, l’objet d’un débat autour des thèmes de la parentalité, des droits des femmes et des droits LGBT. Ce combat dépasse donc le cadre de leur propre vécu, il se veut plus universel, et défend un nouveau projet de société. D’autres parlent de remise en cause des civilisations, expression à la hauteur des passions et des haines qui émanent de cette quête d’égalité.

Les citations foisonnent et sont référencées précisément en bas de page. Les propos et les actes des politiques, des médias, des personnes publiques ou des simples citoyens sont scrupuleusement repris. Cela fait tourner la tête, la mesure n’étant pas toujours au rendez-vous. La PMA est un parcours du combattant fourmillant de non-sens, d’injonctions paradoxales, hypocrisie et d’homophobie plus ou moins décomplexée. J’ai été sidéré par l’expression des préjugés, des peurs voire des haines d’hommes mais aussi de femmes. La lecture de S’il suffisait qu’on s’aime n’est pas anodine, Daphné et Julie partageant leur doutes et leurs peurs qui dépassent largement le cadre de la problématique de la PMA. Elles sont touchantes d’authenticité et de naturel, l’intime est délivré avec un mélange de pudeur et d’une force de conviction communicative. Elles apparaissent comme courageuses car tout est fait pour les exclure d’un débat qui les concerne elles. Les 280 pages de cet album reflètent parfaitement la longueur des neuf années qui ont suivi les annonces du gouvernement de François Hollande jusqu’à l’incomplète loi de 202, la lecture peut donc parfois se montrer un peu lourde. C’est cependant instructif et quand même très énervant, la mauvaise foi s’invitant très régulièrement. C’est aussi parfois absolument révoltant.

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Petitgolem13

Un commentaire sur “S’il suffisait qu’on s’aime

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  1. Vaste problème qui n’est pas simple à régler !… l’important en finalité étant le bonheur et l’éducation des enfants ! (plus simple à dire qu’à faire !)🤔

    Aimé par 1 personne

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