Scénario : Tim Hamilton
Dessin et couleurs: Tim Hamilton
d’après : Ray Bradbury
Éditeur : Philéas
152 pages
Date de sortie : janvier 2023
Genre : Anticipation
« Quiconque croit pouvoir nous tromper, le gouvernement et nous, est fou. »
Présentation de l’éditeur
Dans un futur proche, Guy Montag est pompier. Mais dans cette société dystopique, les pompiers ont pour mission de brûler les livres ainsi que les maisons de leurs détenteurs : la détention de livre est un délit.
Mon avis
Si Ray Bradbury a écrit plus de nouvelles que de romans, il en est un dont le titre fait frissonner d’effroi tout amateur d’anticipation. Un titre qui parle à beaucoup de monde, parce que le propos écrit dans les années 50 est terriblement visionnaire, et parce qu’il a fait l’objet d’une bonne adaptation au cinéma par Truffaut dans les années 60.
Dans une société future, la lecture est quasiment interdite et considérée comme un acte subversif car elle est source de réflexion et de questionnement. Et réfléchir, c’est mal. Cela nuit à l’État et à son désir de contrôler le peuple en l’abrutissant devant des flots d’images, en le poussant au sport plus qu’à la lecture et en nivelant tout par le bas. Lire est donc interdit. Le pompier Guy Montag est chargé, comme tous ses collègues, de détruire par le feu les livres qui pourraient traîner chez les gens. Pour le bien collectif, évidemment. Au début il s’applique à sa tâche et veille à ce que les 451 degrés Fahrenheit soient atteint pour bien détruire les livres. Mais le pompier pyromane rêve d’un monde différent, qui ne bannirait pas la littérature et l’imaginaire au profit d’un bonheur immédiatement consommable. Il devient alors dangereux pour l’État et est pourchassé comme un criminel.
Fahrenheit 451 est une efficace et violente critique des régimes totalitaires où le libre arbitre n’a plus sa place au profit d’une pensée collective unique et forcée. Mais si l’acte de brûler un livre est une abomination, la critique va au-delà du geste, celui-ci étant l’expression la plus radicale de la destruction de la pensée. Pas de mots, pas de pensée. C’est aussi ce que critique Bradbury en pointant les méfaits d’une culture de masse diffusée par le cinéma, la télévision, les magazines et la déliquescence du système scolaire.
Cette adaptation est plutôt réussie, malgré un début un peu confus. Mais les choses se mettent bien en place et nous font rapidement appréhender les problématiques soulevées par Bradbury.
Visuellement, le dessin épuré joue avec les contrastes d’ombres et de lumières et bénéficie d’une colorisation allant du fade au saturé selon les ambiances.
Ça fonctionne et le message passe bien. Lisez !
Loubrun
Malheureusement toujours autant d’actualité. A noter que cet album contient le TPB datant de 2009 aux US, déjà paru en VF chez nous en 2010 chez Casterman. Nouvelle trad, sauf erreur.
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J’aurais été curieux de lire ce que Bradburry aurait pensé du smartphone…..
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Le smartphone est l’abrutissement et le nivellement ultime de la pensée de la population par le bas ! un bon sujet de réflexion pour Bradbury.
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