Rectificando T2 (Triangle Secret)

Mourir et Revenir

Scénariste : Didier Convard
Dessinateur : Denis Falque
Editeur : Glénat
Genre : Historique
Sortie : le 16 novembre 2022

Avis de l’éditeur :

Une cyberattaque sans précédent sème la panique au sein de la puissante organisation du Triumvirat. Avec la fuite des données, l’identité de ses membres risque d’être bientôt dévoilée au monde entier. Après que deux de ses illustres dirigeants aient été assassinés, et que les premiers soupçons se portent rapidement sur la Corée du Nord, Madame fait appel à Jean Nomane.

Mon avis :

Dans les Hautes Alpes, Le Rectificateur est traqué et poursuivi par des soldats bien équipés, munis de lunettes à imagerie thermique mais agissant tels de parfaits robots stéréotypés. Aidé par son père, un fier tireur vivant en autarcie avec la forêt, l’ennemi chute, permettant à Jean de fuir.

5 jours plus tôt, Mr. Erster quitte Berlin, soupçonnant une cyber attaque au Triumvirat. Malheureusement, l’avion piégé s’écrase en pleine campagne, ne lui laissant aucune chance. Les règlements de compte se reproduisent : A Madrid, pareil constat se dénote pour une collaboratrice des Nations Unies, exécutée d’une balle dans la tête. Les directeurs du Triumvirat passent à la trappe !

Depuis l’affaire du Lacrima Christi, les coréens génèrent dans l’ombre leur vengeance, aidés par le service d’espionnage du Kremlin. Tout agent du Triumvirat à l’échelle du globe est désormais en danger de mort, l’identité de ses membres ayant été divulguée. La tête du Rectificateur est mise à prix. Car même planqué à l’Archipel des Cyclades, un endroit féérique et à l’abri des regards, Jean évite le pire de justesse ; les attaques se multipliant.

Une fois encore, Didier Convard maîtrise brillamment son élément et on ressent pleinement l’adrénaline suintante au fil des pages. L’étau se resserre, les planques du Rectificateur démantelées les unes après les autres font office de lieu à détruire. Les coréens sont aux aboies, et guettent chacun de ses mouvements, comme pour chaque faction des membres du Triumvirat.

Reprenant dès lors contact avec son paternel, environ trois décennies après le suicide de sa mère, il retrouve son lieu de jeunesse dans les Hautes Alpes, où il pratiquait de longues randonnées en vélo. Son père, un ancien agent secret laissé pour mort, l’aidera dans sa tâche, guidant Jean à l’aide d’un carnet fournissant de nombreuses informations croustillantes. Et surtout extraire la puce, la nanobalise insérée derrière son oreille gauche, le reliant électroniquement au Triumvirat. Désormais, personne au monde ne saurait le repérer…

Une tension palpable, un sens du détail autant graphique que schématique, un album plus que plaisant. De l’espionnage comme on les aime. Le trait de Denis Falque absorbe l’attention, jouant sur des décors arrière-champ alléchants. Les planches qui se déroulent dans les Hautes Alpes démontrent l’étendue et le potentiel de l’artiste, qui magnifient l’espace vert, la nature, jouant d’ailleurs sur des effets d’ombre et de pénombre relativement surprenants.

On ne peut que s’enthousiasmer de ce récit dont l’unique maillon faible se ressent au niveau des faciès des protagonistes, bien trop stéréotypés, robotisés, et qui manque cruellement de finesse pour une œuvre de cet aplomb. Hormis cette lacune, certes bien réelle, le lecteur ne peut qu’applaudir.

Coq de Combat