Requiem, Chevalier Vampire T10

Bain de sang

Scénariste : Pat Mills
Dessinateur : Olivier Ledroit
Editeur : Glénat
Genre : Horreur
Sortie : le 17 août 2022

Avis de l’éditeur :

Obsédée par la jeunesse éternelle, la comtesse Báthory a pris l’habitude de se laver dans le sang des vierges pour préserver sa beauté. Ce nouvel épisode des pérégrinations du chevalier vampire fait la part belle à ce personnage mythique, cruel et envoûtant qui a jadis véritablement existé sur les terres hongroises.

Mon avis :

Thurim, le samouraï rebelle, se remémore sa révolte face aux responsables du chaos produit lors d’Hiroshima : Le scientifique  Hoppenheimer confectionneur de la bombe A, le président Truman qui en donna l’ordre, Tibbets le pilote qui a lâché les hostilités sur la mégalopole. Tous coupables… Reniant son empereur et son pays, le guerrier se donne la mort en mode hara-kiri, une fois sa vengeance accomplie.

A Nécropolis, il se retrouve à affronter dorénavant Le Chevalier Vampire, chacun affuté d’une lame aiguisée, tous deux assassins de formation. Ailleurs, à la salle du trône, Dame Mitra se régale des intestins et entrailles d’une vampiresse  rouge, une effrontée qui a osé l’affronter. Mais tout repose sur sa prochaine victime, la célèbre souveraine sanglante Bathory…

A ce stade de la narration funeste épanchée par les soins de Pat Mills, l’essence violente et diabolique s’élargit à perte de vue, dans un amas de chair bouillonnante et destructrice, s’affrontant au cœur des entrailles de perdition. Nul n’est à l’abri d’une chute désastreuse, la persécution et les tribulations endurées pouvant inopinément changer de rangs. La terreur divulguée emprunte un sentier de braises où les flammes incandescentes tourbillonnent en leur épicentre. Certains protagonistes persévèrent à vaincre, même privé de leur corps suite à une décapitation.  Jusqu’au dernier souffle, à l’ultime râle.

Sur Nécropolis, Thurim, que nous suivons dans ce 10^ème opus, livre une seconde vengeance, dans l’entre-monde, face à la trinité de la goule tricéphale, coupable d’Hiroshima, et rejetant la responsabilité sur d’autres entités hypocrites. La seconde moitié de l’album se concentre sur ce que l’on pourrait nommer d’abjectement vulgaire en matière de gore et de répugnance parasitaire, le tout véhiculé par un trait surréaliste manœuvré par Olivier Ledroit au sommet de son art.

L’affrontement entre les rivales des enfers, à savoir Bathory de Dracula & Dame Mitra, suinte le vortex, démontrent et illustrent à merveille le paganisme gothique dans un déferlement de luxure et d’abattoir rougeâtres et titanesques. Une rencontre subtile de la laideur absolue mixée à l’ode du narcissisme. Ce titre « Bain de sang » parle pour lui-même, et s’offre des boyaux de graisse et de viscères en tableau d’admiration, de stupéfaction, d’abominations et de violation du politiquement correct. (Par ailleurs, sur Necropolis, est-il convenable et souhaitable de clamer justice et bonté ?!)

Ici, on parle sérieusement d’horreur atrophiée, poussée dans ses retranchements libidineux, comme sûrement, on désignerait les véritables enfers, fresques iconiques d’un monde terrifiant, exaltant et récompensant les impies de leurs mauvaise foi durant leur vivant. Véritable œuvre cultissime, pour les adeptes de la franchise et de l’univers d’Olivier Ledroit, la récompense est de taille puisque l’ascension des marches menant au royaume de 666 semblent pointer le bout de leur nez.

Lonava est en guerre contre la Draconie, Les créatures dragonniennes et reptiliennes  se préparent à livrer leur dernière bassesse : « Saccage, outrage, pillage et carnage »

On s’y prépare aussi ; La fin est proche, dans tous les sens du terme.

Coq de Combat