Scénario : Arnaud Le Gouëfflec
Dessin : Julien Solé
Éditeur : Fluide Glacial
62 pages
Date de sortie : septembre 2022
Genre : humour
» – Alors ce confinement ?
– L’angoisse. »
Présentation de l’éditeur
Ça ne se voit pas forcément tout de suite, mais Monsieur Léon est un héros. Un héros du quotidien.
Finement dissimulé derrière l’apparence d’un monsieur Tout-le-monde, il traverse ce monde hostile avec poésie et légèreté, bravant tous les couvre-feux, sur un air de mambo ou de cha-cha-cha. Car Léon a un pouvoir : il est doté d’une imagination sans limites. Et il a un secret : il est amoureux.
Mon avis
Avec deux ans de recul on se retourne sur cette période surréaliste que nous avons vécu en mars 2020 et cette obligation stricte à rester confiné chez soi, exceptions faites des autorisations de sorties auto-signées dans un tout petit périmètre, ou pour aller s’acheter à bouffer. Surréaliste, le mot est faible… Julien Solé et Arnaud Le Gouëfflec ont donc regardé dans le rétroviseur et pris le parti de pousser l’absurde et le surréalisme de la situation à son paroxysme. Monsieur Léon est donc le héros ordinaire de cette situation extra-ordinaire. Il a de la chance car il est doté d’une imagination sans limite qu’il mettra au service d’une évasion mentale pour échapper à l’enfermement des confinements et d’une vie un peu terne. Dans sa tête, Monsieur Léon est poète, aventurier, artiste, anarchiste et amoureux. Mais ça, ça n’est pas que dans sa tête. Bref, il brave sans peur et sans crainte les interdits, les couvre-feux au rythme léger de mambo ou de cha-cha-cha. Même le préfet parisien à grande casquette ne lui fait pas peur.
Dans une succession de petites histoires, nous suivons ce monsieur tout-le-monde auto-transformé en petit héros du quotidien, qui traverse sans trop de dommages cette période dingue. En se forçant un peu, ses pseudos aventures nous arrachent tout au mieux quelques sourires, et le côté pathétique de ce petit bonhomme finit même par devenir presque attachant.
Je m’attendais à une critique un peu plus acerbe de cette période absurde, et finalement ce Léon incarne à mes yeux la soumission à des règles inacceptables et inutiles par une sorte d’accommodation complaisante. On pourrait philosopher des heures sur le sujet, mais au final il revient à chacun de trouver le moyen de faire face : se soumettre, fuir le monde réel ou se révolter.
Léon, lui, à trouvé la solution : il fait un peu les trois, mais avec poésie. Et c’est pour ça que Monsieur Léon m’est somme toute assez sympathique.
Loubrun
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