Scénario : Sophie Guérive & Benjamin Abitan
Dessin : Olivier Schwartz
Éditeur : Dupuis
48 pages
Date de sortie : 26 août 2022
Genre : Aventures
« Spirou est un mythe et on n’écrit pas la fin d’un mythe !… Mais les mythes se transforment… »
À l’approche du centenaire des Éditions Dupuis, Spirou et Fantasio ont la mauvaise idée de disparaître de la surface de la Terre ! Peut-être justement parce qu’ils sont en dessous. Dans la cité sous-marine de Korallion, qu’ils avaient déjà visitée lors d’une précédente et mythique aventure de Franquin : Spirou et les Hommes-Bulles… Merveilleuse passerelle entre le glorieux passé de Spirou et les codes narratifs de l’aventure contemporaine, La Mort de Spirou lui offre une renaissance enivrante, entre grande aventure et réflexion sur notre société.
Aux manettes graphiques de ce Spirou « next gen » : Olivier Schwartz, dont le dessin vintage pratiqué sur « Le Groom vert-de-gris » se mue en merveilleux traducteur de la modernité contemporaine. À l’écriture du scénario, un duo piquant, composé de Benjamin Abitan, auteur et homme de radio, et Sophie Guerrive, auteure des remarqués Tulipe et Le Club des amis.
Mon avis
Je vous avouerais que j’étais parti pour vous dire que je n’avais pas trop aimé cet album. Et puis… Et puis je l’ai relu rapidement et cela m’a un peu fait changer d’avis. Mais commençons tout de même par ce qui m’a le moins plu, et, en tout premier lieu : le dessin des visages.
Je m’explique. Ayant grandi dans les années 80, je suis particulièrement attaché au style moderne (pour l’époque) de Franquin (of course !!!), Fournier et Tome & Janry, mais beaucoup moins au style années 40/50 d’un Rob Vel ou d’un Jijé. Alors, certes, dans cet album le dessin d’Olivier Schwartz ne fait pas que reprendre les codes des années pré-Franquin, il les modernise largement, notamment par le traitement des corps des personnages, la gestion du mouvement ou encore par de très belles couleurs, mais c’est vrai que les visages de Spirou et Fantasio surtout restent très marqués années 40/50… Après, c’est une histoire de goût. J’imagine que des lecteurs plus âgés, par exemple, mais pas uniquement bien sûr, apprécieront peut-être cette sorte de reboot par le dessin de cette série mythique.

Bon, je vous dis ça, mais le rendu général est tout de même de très belle qualité et si l’on excepte ces histoires de goût, on ne peut que constater qu’Olivier Schwartz maîtrise parfaitement tous les codes de la bande dessinée, avec notamment d’excellents cadrages… Et puis, vraiment, ces couleurs… félicitations à Alex Doucet pour son travail remarquable !

Parlons maintenant du scénario sur lequel je suis également partagé. D’abord, je dois vous dire qu’il est très riche en rebondissements. C’est à la fois une qualité, forcément, mais également un petit défaut car le rythme est vraiment très soutenu et j’aurais tendance à dire que c’est parfois un peu trop « speed »… ça n’arrête pas, on a un peu l’impression de courrir dans tous les sens avec cette BD… Mais bon, c’est clair qu’on ne s’ennuie pas… Et c’est tout de même le but, non ?
Passage obligé, on remarquera les inévitables nombreux clins d’oeil et hommages au passé de la série… enfin, au passé « Franquin » de la série, puisque l’on retrouve la cité sous-marine de Korallion, déjà présente dans Spirou et les Hommes-Bulles, un Zorglub dictatorial pas vraiment à sa place (mais bon…) et même des personnages annexes comme mademoiselle Jeanne, Lebrac ou encore Gaston et M. Boulier qui ne sont que mentionnés.

Et puis donc, la mort du héros… Je ne sais pas quoi vous dire… Tout simplement parce que c’est tellement gros que l’on n’ose y croire… Rendez-vous compte ! Faire mourir le héros d’une série BD clairement identifiée jeunesse à la base (même si elle est aujourd’hui probablement plus lue et appréciée par des adultes nostalgiques que par des enfants…), c’est impossible ! On verra cela au tome suivant, mais le changement de couleur de la tranche (on passe du rouge au jaune) semble tout de même indiquer un vrai tournant dans la série…
Pour résumer, ce premier tome du diptyque 56-57 devrait plaire aux fans de la série mais pas seulement, en attendant très impatiemment (c’est aussi la force de cette BD que de générer une très forte attente pour sa suite) la conclusion de cette aventure qui pourrait marquer le paysage BD Dupuiesque de manière indélébile.
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Odradek
tant que la tranche n’est pas noir…
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La dernière fois c’était l’Ankou… y a pire, non ? 😉
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