De l’autre côté de l’océan
Scénario : Corbeyran & Aurélie Bambuck
Dessin : Olivier Berlion
Éditeur : Jungle
56 pages
Date de sortie : 22 septembre 2022
Genre : Jeunesse, société et histoire
« Pacotille est une fiction librement inspirée de faits historiques avérés. Avec le soutien de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage. »
Présentation de l’éditeur :
L’histoire de l’esclavagisme à hauteur d’enfant. Nzinga est née au pays de la panthère, le royaume Kongo, au XVIIe siècle. Des hommes à la peau claire, venus de la mer, débarquent dans son village pour remplir la cale de leur navire d’esclaves. Arrachée à la terre de ses ancêtres et séparée de sa maman, Nzinga devient « Pacotille », une marchandise de peu de valeur. Après une traversée infernale, elle est vendue comme esclave sur l’île de Martinique. Sa vie bascule. L’histoire de Pacotille est celle de tout un peuple… Un carnet pédagogique complète cet album.
Mon avis :
Cette petite fille au regard perçant, entre tristesse et espoir dans ce champ de tabac, surveillée par un homme blanc à cheval, armé et le regard sévère. Une image qui résume tellement cette tragédie vécue par le peuple Africain : l’esclavage. On connait tous ce pan de l’Histoire peu glorieuse pour les Européens et colons Américains, pourtant, comme toutes tragédies historiques, elle se doit d’être rappelée, encore et encore jusqu’à ce qu’elle soit reconnue et non banalisée.
Dans un style scénaristique académique, Corbeyran et Aurélie Bambuck s’emparent de la voix de cette mamy, Nzinga dite « Pacotille », qui raconte son enfance d’esclave. Elle avait à peu près l’âge de sa petite-fille quand elle a vu des Portugais envahir son village et enlever toutes les personnes valides. Telles des marchandises, ces gens, dits de couleurs, sont parqués dans les cales des navires. À peine quelques minutes de marche sur le pont pour maintenir une certaine forme physique, le stricte minimum alimentaire, aucune intimité pour dormir, uriner, vomir… que le son assourdissant des chaines autour des poignets et des cous ainsi que la houle de la mer.
Puis, pour les survivants, car beaucoup meurent à bord, la honte d’être vendus comme du bétail suivi du travail harassant dans les champs. On connait le coton grâce aux films, mais ce n’est pas tout. Pacotille, séparée de sa mère dès l’enlèvement en Afrique, se retrouve à porter des brassades de feuilles de tabac sous la menace des fusils et des coups de fouet. En tant que bien de peu de valeur, Pacotille a l’occasion de regarder les autres esclaves autour d’elle et le comportement de ce peuple dit supérieur, les blancs. Mais aussi d’autres personnes qui gravitent autour de ce microcosme singulier.
Avec le graphisme expressif d’Olivier Berlon, mettant davantage l’accent sur les visages et les décors au détriment de corps pas toujours anatomiquement très justes, et le carnet éducatif en fin d’album, voilà un ouvrage à trouver dans les écoles primaires pour apprendre l’Histoire de façon ludique mais vraie, authentique.
ShayHlyn.
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