Vergès : Une nuit avec le diable

Une nuit avec le diable
Scénario : Jean-Charles Chapuzet
Dessin : Guillaume Martinez
Editeur : Glénat
Collection : 1000 Feuilles
Parution le 14 septembre 2022
132 pages – cartonné
Récit graphique et historique

Il a défendu des dictateurs, des terroristes et même un ancien nazi.
Qui était Jacques Vergès?
Une plongée dans l’intimité du plus controversé des avocats du XXème siècle
.

Et si cette nuit durait près d’un siècle, cette nuit du mois de février 2013 dans l’intrigant bureau bibliothèque de la rue de Vintimille à Paris? Jacques Vergès est au soir de sa vie. A ses volutes s’accrochent De Gaulle et Mao, Djamila Bouhired, Klaus Barbie, Carlos et Omar Raddad, Milosevic, Saddam Hussein. Planent aussi dans la pièce Zola, le Che et Gabriele d’Annunzio.
De mère vietnamienne et de père réunionnais, le Maître est d’abord un enfant de l’anticolonialisme. Il est devenu avocat, à moins que ce ne soit sniper, terroriste, justicier, esthète, queutard, guignol ou génie dans l’art de disparaître …

On ne présente plus maître Jacques Vergès tant sa réputation sulfureuse le précède. Né dans les années 1920 en Thaïlande, il grandit sur l’île de la Réunion et se passionne très tôt pour la politique. « Narcissique », « cynique » et « provocateur », il enchaînera les procès médiatiques jusqu’à devenir une star du barreau dans les années 80. En prenant la défense des plus grands criminels, comme celle du nazi Klaus Barbie ou de Slobodan Milosevic, il forge sa propre légende d’avocat du diable. En 50 ans de carrière, il pénètre les hautes sphères du pouvoir, tisse des amitiés – Pol Pot, Mao, Carlos, Saddam Hussein… – et ne cesse de cultiver le mystère de ses huit années de disparition. On ne partage pas toujours ses idées mais sa trajectoire reste fascinante. Résistant à 17 ans puis fervent militant anticolonialiste, il embrasse une carrière d’avocat presque malgré lui en 1956. Très vite, il fera le choix de défendre les fedayin de la guerre d’Algérie jusqu’à se marier avec l’héroïne de l’indépendance à qui il a sauvé la tête… De l’enfant métis écorché au « salaud lumineux », cet album revient sur l’essence de ses combats et sa personnalité ambivalente.

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Il s’agit d’une fiction, d’une libre interprétation de la trajectoire et des engagements de Jacques Vergès à partir d’une interview réalisée à l’occasion de la sortie de son dernier livre, De mon propre aveu. Une BD en noir et blanc et en sépia jaune assez réussie au plan graphique et au scénario tout en nuances.

Cet album revient de manière succincte sur les grandes affaires de cet avocat du diable, aussi insupportable que fascinant, mais tout en accordant une grande importance à sa personnalité et ses confidences à Jean-Charles Chapuzet. Si ses combats sont marqués de sceau de l’authenticité, sa volonté irrépressible de toujours soigner sa mise en scène a provoqué une certaine irritation, voire un certain malaise. Reste cette façon magistrale d’exposer l’hypocrisie des démocraties occidentales, toujours prêtes à éteindre les feux qu’elles ont allumé.

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