Scénario : Choi Kyu-Sok
Dessin : Choi Kyu-Sok
Éditeur : Rue de l’échiquier BD
Date de sortie : 7 avril 2022
184 pages
Genre : Chronique sociale
« [faire]Le ménage ?ça t’apporterait de la satisfaction. Des types comme toi supportent l’enfer tant que ça leur apporte un sentiment d’accomplissement. »
Présentation de l’éditeur
Dans ce quatrième tome, les salariés plaident leur cause auprès d’une instance de régulation des conflits du travail. Et se voient reconnaître leurs droits. Mais rien n’empêche les coups bas : harcèlement, intimidations, brutalités se poursuivent…
Au début des années 2000, la crise financière et économique marque profondément la société coréenne. Dans ce contexte douloureux, un militant syndical à la fois idéaliste et pragmatique, le charismatique Gu Go-shin, mène des combats difficiles mais nécessaires à la tête d’une petite agence-conseil de défense des travailleurs. Son chemin croise celui d’un jeune cadre d’une grande rectitude morale, Lee Soo-in, récemment entré dans la grande distribution après un passage dans l’armée. Révolté par les pratiques détestables de son nouvel employeur, un puissant groupe français récemment implanté en Corée, Lee va choisir de s’y opposer, avec le concours du providentiel Gu…

Mon avis
Je me rends compte que j’arrive déjà au quatrième tome de cette formidable série et que je n’ai pas pris la peine de me focaliser sur le titre.
Pourquoi « intraitable » ? Beaucoup de personnages pourraient apparaitre comme intraitables dans la fiction imaginée par Choi Kyu-sok mais celui qui semble le moins enclin à accepter un quelconque compromis est évidemment M. Gu.
M. Gu, qui manie une sorte de bluff dans de nombreuses situations et qui , pour défendre les intérêts de ses clients, apparait comme clairement impitoyable. Il n’est pas rare de l’entendre exprimer des certitudes, avec un aplomb déconcertant alors même qu’il admet, à posteriori, un doute possible. Ce personnage entretient un mystère concernant son passé, sa santé, sa réelle personnalité finalement. Ce tome lève le voile sur ses faiblesses, et c’est à travers ceux qu’il a côtoyé ou qu’il continue de fréquenter que la glace se brise doucement.
Mais c’est aussi l’Entreprise (avec un « E » majuscule) qui est intraitable. A l’image de cet homme qui, en guise de sanction parce qu’il a poussé des collègues à se syndiquer,creuse des trous et les rebouche dans une même journée. Au fil des tomes, l’Entreprise semble se personnifier autant qu’elle déshumanise ses salariés. Car la lutte est longue pour M. Gu et M. Lee, et la lecture de celle-ci, pourtant, ne s’essouffle pas. Les espoirs succèdent aux désillusions pour les employés du magasin Fourmi d’Ildong. Le constat est finalement implacable, à l’image de cette dernière planche qui ramène, tout en allégorie, à une réalité elle aussi intraitable. Une fin de tome écrasante.
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Petitgolem13
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