Scénario : Choi Kyu-Sok
Dessin : Choi Kyu-Sok
Éditeur : Rue de l’échiquier BD
Date de sortie : 5 mars 2020
224 pages
Genre : Chronique sociale
« Tout homme est lâche, mesquin et décevant par essence. Le combat n’oppose pas les gentils aux méchants. Le but est d’empêcher des imbéciles forts de maltraiter des imbéciles faibles. »
Présentation de l’éditeur
Comment les salariés peuvent-ils s’organiser pour résister collectivement aux pratiques des multinationales ?
Au début des années 2000, la crise financière et économique marque profondément la société coréenne. Dans ce contexte douloureux, un militant syndical à la fois idéaliste et pragmatique, le charismatique Gu Go-shin, mène des combats difficiles mais nécessaires à la tête d’une petite agence-conseil de défense des travailleurs. Son chemin croise celui d’un jeune cadre d’une grande rectitude morale, Lee Soo-in, récemment entré dans la grande distribution après un passage dans l’armée. Révolté par les pratiques détestables de son nouvel employeur, un puissant groupe français récemment implanté en Corée, Lee va choisir de s’y opposer, avec le concours du providentiel Gu…

Mon avis
Si vous avez lu la citation ci-dessus vous savez ainsi ce que pense Go-Shin Gu, directeur du cabinet de conseil Bujin pour la défense des travailleurs. Ce deuxième tome nous en dit plus sur ce personnage à la fois mystérieux et charismatique.
Choi Kyu-Sok disperse, comme un fil rouge, des éléments biographiques qui permettent de comprendre la misanthropie de celui qui, tout en étant en arrière-plan, continue de motiver ses troupes. M. Lee, au visage fermé, qui apparait comme écrasé par une tristesse insondable, est lui aussi moins actif, car c’est la lutte collective qui se met en branle.
La chaine de supermarchés française Fourmis qui s’implante en Corée du Sud et ses dirigeants abusent de ses salariés et font fi de leurs droits. Ce récit semi-fictif (il s’agit visiblement du groupe Carrefour) apporte des réflexions pertinentes et nécessaires sur les combats syndicaux et sur la difficulté de fédérer les esprits pour ceux-ci alors qu’ils sont légitimes.
Ce deuxième opus confirme, par une justesse et un réalisme qui perdurent, les espoirs découlant de la lecture du tome initial. Intraitable monte doucement en pression en décrivant une violence institutionnelle très souvent insidieuse. Certaines planches d’une violence visuelle marquée font l’effet d’un choc, comme des pics dans une tension permanente.
Une série d’une noirceur indéniable sur la nature humaine qui distille, bien heureusement, des éclairs d’optimisme pour maintenir un minimum d’espoir pour ses personnages et ses lecteurs. Allez hop hop hop le tome 3 !
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Petitgolem13
Voilà bien un sujet grave d’actualité de notre société… l’exploitation de l’homme par l’homme.
Je découvre cette série et me rends compte que tu n’auras pas longtemps à attendre puisque 5 tomes sont sortis depuis 2019…
Ça m’a l’air très intéressant.
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