Scénario : Yaneck Chareyre
Dessin : Mathieu Bertrand
Éditeur : Steinkis
121 pages
Date de sortie : février 2022
Genre : biographie
« Vous avez fait des photos de grossesse ? Moi on m’a fait une statue géante. Pas mal pour une handicapée, non ? »
Présentation de l’éditeur
Angleterre,1965. Un bébé vient au monde sans bras et avec des jambes atrophiées. Cette petite fille est cachée à sa mère et prise en charge par l’État. Cette petite fille, c’est Alison Lapper. Alison va ainsi grandir en institution dans la campagne britannique où on lui apprend à être indépendante, tout en s’attendant à ce qu’elle ne réussisse pas.
Pourtant, aujourd’hui, elle marche, court, nage, elle conduit, elle est une femme, une mère et une artiste accomplie… Une statue de 3,5 mètres à son effigie trônera même à Trafalgar !
Mon avis
Voilà une histoire qui aide à prendre du recul sur nos petits malheurs quotidiens. Après avoir lu la vie hors du commun d’Alison Lapper, parfaitement bien racontée par Yaneck Chareyre dont c’est ici le premier album de BD, on devient presque honteux de se plaindre de quelques petites douleurs physiques ou morales, ou de petits désagréments matériels.
Alison Lapper est née sans bras et avec des jambes atrophiées. Imaginer la situation pour quelqu’un qui est valide, c’est penser à priori qu’il est impossible de vivre comme ça. Et pourtant si. Alison nous le montre et nous le démontre en se racontant sans tabous. Depuis sa naissance elle encaisse les coups, a commencer par l’arrachement à sa mère. Mais sa force de caractère et l’institution dans laquelle elle grandi l’aide à trouver des solutions pour réussir à vivre comme tout le monde. Aujourd’hui, elle marche, court, nage, conduit, elle est une femme, une mère et une artiste accomplie qui peint avec la bouche et les pieds.
Pour son premier scénario, on peut dire que Yaneck Chareyre réussit son entrée dans la cour des auteurs. Sans jamais édulcorer le propos et sans jamais verser dans le sentimentalisme, il livre l’histoire d’Alison en lui en confiant la narration ce qui a pour effet de nous rendre très proche d’elle et de quasiment vivre avec elle ses difficultés. Bravo !
Côté graphisme, Mathieu Bertrand propose un dessin semi-réaliste au trait jeté assez expressif, juste et précis qui donne encore plus de spontanéité au récit. Sa mise en page simple mais très efficace renforce le côté immersif grâce aussi à l’absence de contours des cases.
Voilà une histoire vraie qui ne laisse pas indifférent, bien traitée, bien racontée et bien dessinée.
Loubrun
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