Scénario : Roukiata Ouedraogo
Dessin : Aude Massot
Éditeur : Sarbacane
176 pages
Date de sortie : octobre 2021
Genre : chronique sociale
Une formidable galerie de personnages auxquels on s’attache, tout à la fois énervants, solidaires, drôles, cruels…
Présentation de l’éditeur
Dans sa petite chambre de bonne du 18e arrondissement, Roukiata fait son sac : demain, elle rentre chez elle, au Burkina Faso. Que prendre, que choisir, que laisser ? Comment faire plaisir à toutes et à tous, sans se faire totalement dépouiller ?… Entre jolis petits hauts colorés made in Paname Tati, que s’arracheront ses cousines, et le grille-pain deux fentes avec tiroir ramasse-miettes à offrir à sa mère, Roukiata nous raconte sa folle jeunesse, lorsqu’elle était jeune gazeuse des faubourgs Ouagalais, jusqu’à sa vie actuelle dans le « Little Africa » parisien.
Mon avis
Roukiata est née au Burkina-Faso. Au moment où elle nous raconte cette histoire, son histoire, elle vit à Paris dans une petite chambre du quartier Château Rouge dans le 18e et prépare ses affaires pour un retour au pays. Les nouvelles circulent vite dans le Little Africa parisien. Aussi, de nombreux amis lui demandent d’emporter avec elle un petit quelque chose pour la famille. En préparant son voyage, Petit Modèle – c’est son surnom – s’amuse déjà de son petit succès en arrivant au pays, mais voit aussi remonter ses souvenirs d’enfance qu’elle ne manque pas de nous dévoiler avec humour et autodérision.
Elle nous dépeint avec un regard gentiment moqueur la culture de son pays, les mœurs, les coutumes et le quotidien, bien différents de la vie parisienne.
Roukiata réussit à employer un ton à la fois bienveillant, drôle et acerbe et donne à son récit une ambiance chaleureuse.
Alors on rit avec elle de ces expressions, « se faire enceinter », « les mangues te sourissent », « le froid de Paris va me cadavérer », et tics langagiers de ses compatriotes, des techniques de drague des garçons, des ruses employées pour contourner la garde du papa nommé “Chien Méchant” pour ne pas rater le bal des bacheliers, des discussions des coiffeuses de Château-rouge, et de tant d’autres petits faits du quotidien.
Ces allers-retours entre Paris et Ouagadougou qui se font sans peine, offrent un petit dépaysement des plus agréables avec une vue qui semble sincère et juste.
Ce récit léger et touchant est illuminé du dessin coloré au trait souple, fin et expressif d’Aude Massot qui renforce le ton bienveillant et juste de l’histoire de Roukiata.
Une belle bouffée d’air frais, qui nous laisse quand même un tout petit regret, celui de ne pas embarquer aux côtés de Roukiata pour Ouagadougou.
Loubrun
Le genre de sujet qui me laisse de marbre…
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Tout le contraire, j’aime le dépaysement.
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