Ma vie en équilibre
Autrice : Juliette Taka
Éditeur : Glénat
152 pages
Date de sortie : 24 juin 2020
Genre : bio-fiction, pole dance, parcours initiatique, introspection.
Extrait de la préface signée Mariana Baum, fondatrice et co-directrice de Pole Dance Paris (entre autres choses) : « On développe une intimité spéciale avec sa pratique, […]. Et à l’ère des réseaux sociaux, on se filme et on se prend en photo, on suit et on montre ses progrès, on assiste à sa propre transformation. La chenille qui devient chrysalide, et enfin papillon. La gratification est immense, surtout si l’on n’était pas une grande sportive avant. ».
Présentation de l’éditeur :
Chroniques toniques et acrobatiques !
Laetitia, graphiste, 25 ans, est plutôt bien dans sa tête mais mal dans sa peau. Physiquement, elle se voit toujours comme la gamine qu’elle était à quinze ans, la tonicité en moins… Il faudrait qu’elle se mette au sport mais rien ne la tente. Du moins jusqu’à ce que sa copine Colette ne lui parle de Pole Dance, cette discipline qui, derrière les idées qu’on s’en fait, a le vent en poupe. Ni une ni deux, Laetitia s’inscrit à un cours ! Elle n’imagine pas qu’elle vient de prendre l’une des plus importantes décisions de sa vie. Car plus qu’un sport, la Pole Dance va devenir pour elle une véritable passion et surtout un formidable déclencheur dans sa capacité à s’épanouir physiquement et à prendre confiance en elle.
Pour sa première BD, Juliette Taka nous livre les chroniques contemporaines d’une jeune femme et son acceptation de soi à travers le prisme du sport. Dans un ton léger et pertinent qui n’est pas sans évoquer Margaux Motin, elle propose une BD amusante autant qu’une mine d’information sur la pratique de la Pole Dance (activité ludique et physique qui compte de plus en plus d’adeptes en France) et un manuel de coaching pour se sentir mieux.
Mon avis :
La vie d’une personne lambda, généralement, ça ne déchaîne pas les foules. Découvrir la vie de nos semblables n’est pas l’activité la plus plaisante pour l’être humain qui se veut relativement voyeur par nature. L’Homme aime le fantastique, l’explosif, … le dramatique. Alors, étonnamment, la vie de Laetitia s’avère beaucoup plus palpitante une fois qu’elle décide de se mettre à la pole dance !
Il suffit de voir la réaction de sa mère en l’apprenant pour comprendre les préjugés encore nombreux sur cette pratique sportive. Née apparemment au 12e siècle en Inde, ce n’est qu’au XXe siècle que sa sombre notoriété lui collera l’étiquette de pratique scabreuse de femmes lascives dans des bars douteux pour adultes. Mais grâce au burlesque et à quelques athlètes dans le domaine, qui ont su redorer le blason de cette pratique sportive au même titre que n’importe quel autre type de dance, la Pole dance commence à devenir de plus en plus populaire.
Non seulement « Pole dance, ma vie en équilibre » nous permet de voir cette activité sous un nouveau jour, mais également de faire un travail sur son estime de soi, à l’instar de la jeune Laetitia. Par ce biais, elle découvrira la force de caractère, l’endurance, la persévérance et bien d’autres qualités pour affronter la barre, mais aussi les aléas de la vie. Sans oublier la bienveillance des femmes rencontrées lors de ses cours. Avec ce mode de pensée positive et d’acceptation de soi, Laetitia parviendra à surmonter le néant dans lequel le décès de sa grand-mère la plongera, à lutter contre la fatalité en acceptant sa surdité naissante et même d’entrevoir un nouvel avenir professionnel en pouvant enfin reconnaître sa valeur.
Autant dire que cet ouvrage, au dessin « léger et pertinent qui n’est pas sans évoquer Margaux Motin » (Glénat, présentation), donne non seulement envie de se mettre à la pole dance (si j’étais déjà tentée à la lecture de « Les joies du sex-toy » qui dépeint la sensualité de cette pratique élevée au rang d’art, « Pole Dance, ma vie en équilibre » a fini de me convaincre, personnellement), mais aussi des pistes pour s’ouvrir au monde et s’accepter tels que nous sommes.
Une belle leçon de vie, et d’envie, qui mérite sa place dans la catégorie « meilleure introspection » et « motivation » de l’année.
ShayHlyn.
Votre commentaire