Scénario : Rochette
Dessin : Rochette
Éditeur : Casterman
112 pages
Date de sortie : 15 mai 2019
Genre : Aventures
…c’est cette « animalité » qui, paradoxalement, rapproche ce berger et ce loup…
Présentation de l’éditeur
Après Ailefroide, Rochette questionne la place de l’homme face au règne animal.
Comme dans son précédent album, l’action se déroule au cœur du Massif des Écrins, dans la vallée du Vénéon. Un grand loup blanc et un berger vont s’affronter passionnément, jusqu’à leurs dernières limites, avant de pactiser et de trouver le moyen de cohabiter.
Rochette célèbre une nouvelle fois la haute montagne, sa beauté, sa violence ; l’engagement et l’humilité qu’il faut pour y survivre. Il tente aussi, par la fiction, de trouver une porte de sortie au conflit irréductible de deux points de vues, justes l’un et l’autre : les bergers qui veulent protéger la vie de leurs bêtes, les parcs qui tentent de sauver des espèces en voie d’extinction.
Mon avis
Il aura mis le temps, en prenant parfois des chemins sinueux, mais Rochette est enfin reconnu comme un grand auteur de BDs. Bien sûr, il y a eu le Transperceneige au début des années 80, ou même encore Edmond le Cochon peu de temps avant, mais cela ne lui avait pas spécialement apporté la reconnaissance du (grand) public. Cette injustice est désormais réparée, notamment depuis le sublime Ailefroide qu’il confirme, un peu comme le si fatal second album pour tant de groupes de musique (à l’époque où on faisait encore des albums…), avec Le loup, sorte de suite graphique d’Ailefroide. Car c’est vrai qu’à première vue on pourrait craindre (ou espérer, puisque c’était excellent) une resucée de son carton de l’an dernier. Le format de la BD, son graphisme, le lieu où se situe l’histoire, etc. Et pourtant, ce n’est pas du tout le cas.
Le loup est une fiction.
Ou l’est-ce vraiment ? Il est vrai que certains éléments permettent d’en douter. D’abord, Rochette prête ses propres traits à son personnage de berger bougon totalement désabusé, voire éteint, malmené par la vie… et surtout par les pertes d’êtres chers. Ensuite, il situe l’action de son livre en plein dans le parc des Ecrins, à quatre pas de sa maison (comme le chantait Brassens… Si, si, le premier qui me trouve le titre de la chanson gagne toute ma considération !). Mais bon, pour le reste, on est plutôt dans la fable que dans le récit autobiographique.
En tout cas, c’est beau (on est effectivement dans la même veine graphique qu’Ailefroide, avec ce trait gras et ces noirs profonds qui lui permettent de rendre parfaitement les ambiances très minérales de la montagne) et c’est fort. Je veux dire par là que la lutte acharnée que vont se livrer le loup et l’homme pour la prééminence sur un territoire en particulier est, au final, très animale, dans le sens où c’est ce que font les animaux dans la nature : ils luttent pour leur espace vital. Et c’est cette « animalité » qui, paradoxalement, rapproche ce berger et ce loup. L’homme se met au niveau du loup et réciproquement. C’est beau vous-dis-je !
Bon, vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé ce nouveau roman graphique de Rochette que j’ai dévoré de bout en bout et que je vous conseille d’acquérir et même d’offrir aux gens de qualité dans votre entourage.
Odradek.
Je l’ai rajouté dans les coups de coeur.
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N’oublies pas de signer ta chronique Lionel.
Sinon, belles phrases un peu tordue au début de ton avis, presque digne d’une des miennes.
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Belle chronique en effet…
Au cas où j’en aurais encore besoin, je suis fier de gagner toute ta considération… 😜🎸
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Et c’est encore un militaire qui gagne un panier garni… avec un bazooka dedans… 😉
Bravo DgeDge
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