Les contes de la pieuvre – tome 2 – un destin de Trouveur

Scénario : Gess
Dessin : Gess
Éditeur : Delcourt
224 pages
Date de sortie :  10 avril 2019
Genre : polar fantastique

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« J’ai un talent de trouveur. Ce ou qui je cherche, je le trouve en jetant un caillou sur une carte. »

 

Présentation de l’éditeur

Paris, printemps 1898. La famille de l’inspecteur Émile Farges est enlevée par La Pieuvre. La raison ? Utiliser son talent pour retrouver la femme et la fille de La Bouche, un des quatre dirigeants de cette terrible mafia.
Émile Farges est trouveur. À l’aide d’un caillou jeté sur une carte, il peut localiser la personne qu’il cherche. C’est ainsi qu’il a rencontré Léonie, l’amour de sa vie, fille de Mama-Brûleur, redoutable activiste féministe et anarchiste. Lorsque l’organisation connue sous le nom de La Pieuvre l’embauche, contre sa volonté, pour retrouver la femme et la fille d’un des leurs, Trouveur est placé dans une situation impossible dont son talent ne suffira peut-être pas à le sortir…

Mon avis

Dans les comics on appelle ça des supers pouvoirs. Ici, on parle de Talents. Ces Talents, ce sont des dons que certaines personnes possèdent et qui leur sont révélés à partir d’un certain âge. Libre à eux ensuite de choisir l’usage qu’ils en feront : pour le bien ou pour le mal. Enfin, libre à eux, ça n’est pas toujours vrai. La Pieuvre, organisation mafieuse très puissante en a récupéré un paquet dans ses rangs, comme le redoutable Hypnotiseur, et peut faire travailler pour elle certains Talents contre leur gré. C’est le cas du Trouveur Emile Farges, qui avait pourtant mis son don au service du bien. Mais tout a dérapé quand il a croisé la route de l’Hypnotiseur. Pour les bons ou les méchants, son talent est très pratique, très efficace et très convoité.

Très belle surprise et découverte que ce deuxième tome des contes de la Pieuvre ! Gess, en auteur complet, nous entraine dans la pénombre du Paris de la fin du XIXè siècle et nous fait croiser la route d’une multitude de personnages hauts en couleurs. Allant de coups de théâtres en rebondissements, ce polar fantastique se lit comme un grand roman d’aventures dont le souffle épique ne faiblit jamais. Mais derrière ce rythme endiablé, Gess n’oublie pas de distiller plusieurs messages sur le pouvoir, bien sûr, en posant l’éternelle question « la fin justifie-t-elle le moyens », mais aussi sur la liberté, la nature et l’humanisme. Ainsi, Emile Farges se retrouve dans le camp du mal et utilise des méthodes qu’il abhorre pour aider une organisation criminelle mais aussi un groupe de femmes très en colère contre la domination masculine exacerbée de ce XIXè siècle.

Le récit est rythmé par beaucoup d’action, et placé sous un fil rouge original en étant ponctué d’extraits d’œuvres de JJ Rousseau montrant le message social et humaniste que Gess veut apporter à son récit.

Gess signe là un magnifique polar au dessin détaillé et à la narration dense très fluide, parsemée de flash-back nous éclairant sur l’histoire personnelle de certains personnages.

Un beau coup de cœur qui me pousse à découvrir le tome 1 sorti en 2017, La malédiction de Gustave Babel, et à suivre de près cette série originale.

Loubrun