Chère Créature

Scénario : Jonathan Case
Dessin : Jonathan Case
Éditeur : Glénat
208
pages
Date de sortie : 14/02/2018
Genre : Roman graphique, science-fiction, romance, policier.


 « La beauté est dans les yeux de celui qui regarde »

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Présentation de l’éditeur

La vie de Grue, étrange humanoïde des profondeurs de l’océan, bascule lorsqu’il découvre des œuvres de Shakespeare enroulées dans une bouteille de coca… Venu à la surface pour tenter de se faire des amis, Grue est rejeté et se met alors en tête de retrouver la personne qui a jeté les pièces dans la mer. Ce qu’il trouve, c’est l’amour dans les bras de la belle Giulietta… Mais avec son passé trouble et sordide, Grue doit décider s’il est prêt à renoncer à sa véritable nature pour devenir un homme nouveau.

Jusqu’où est-on capable d’aller par amour ? C’est la question que pose Jonathan Case dans ce récit atypique qui mêle romance intimiste et hommage aux monstres des séries B américaines des années 1940-50. Pour son premier roman graphique, l’auteur de The New Deal nous conte le destin tragique d’un mutant à l’âme de poète dans une fable tendre et onirique teintée de noirceur, proche des œuvres de Charles Burns.

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Mon avis

« Non de Zeus ! » ( réplique du personnage principal, mieux connue dans la bouche de Doc dans « retour vers le futur ») : voilà bien une BD qui m’a replongée en enfance, quand, gamine, je piquais les BD d’aventures fantastiques de mon papa pour les lire en cachette, sous ma couette. Il faut dire qu’il était jeune dans les années 50-60 et donc tous les trésors du 9e art qu’il gardait de son adolescence ressemblaient à «​ Chère créature ».

Le style de dessin, les allusions cinématographiques d’époque comme les dialogues de « West Side story » au cinéma plein air ou la silhouette d’Alfred Hitchcock sur l’écran TV et même la mode vestimentaire nous replongent indéniablement dans ces années là. Que du bonheur – enfin si on fait abstraction des multiples meurtres énumérés au fil des pages.

Parce que oui, notre héros fan de Shakespeare, est une vile créature mangeuse de chair humaine. Accompagné de crabes aussi voraces que lui, Grue (tel est son nom) n’est autre que l’assassin que toute la police recherche… à pied, en voiture et même à cheval ( pour faire un petit clin d’œil à John Wayne, voire même au président Ronald Reagan à qui le shérif de notre histoire ressemble beaucoup).

Mais pour permettre un large éventail de lecteurs, jamais nous ne voyons le moindre corps mutilé – ce n’est pas faute d’espérer en tout cas – mais l’auteur, Jonathan Case, est un génie. Il a réussi à faire de sa créature marine un personnage sympathique et attachant. Son amour de la langue shakespearienne le rend éloquent et chevaleresque quand il rencontre Giulietta, agoraphobe et amoureuse de littérature romantique. Les corps en putréfaction que nous désirons apercevoir – en vain – sont toujours cachés, la plupart du temps dans un coffre (au trésor) que Grue promet d’ouvrir mainte et mainte fois pour ses amis à pinces.

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Et nous voilà dans une nouvelle version de « la Belle et la Bête » vue de l’autre coté du miroir. La terrible créature est extravertie. Si sa belle Juliette le laissait faire, il lui ferait découvrir le monde qu’elle fuit depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Elle se taire au fond de sa cabine de bateau, refusant tout contact avec qui que ce soit, pas même son jeune neveu qui lui apporte chaque jour son repas. Pourtant Grue, réplique assez kitsch de « la créature du marais » de Wes Craven, l’attire, l’enchante,… au point de faire naître un amour pur et innocent entre ces deux êtres si différents.

Quant au graphisme : que dire si ce n’est que Jonathan Case est un virtuose de l’encrage. Nulle besoin de couleurs quand l’harmonie entre le noir et le blanc permet toutes les nuances d’émotions et d’actions possibles. Les grands maîtres des années 50-60 peuvent être fiers de la relève !


Moi je dis : « encore !». Je veux revivre des aventures fantastiques comme celles que mon papa lisait à 15-20 ans.

ShayHlyn

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