Nankin, la cité en flammes

Nankin la cité en flamme.jpgNankin la cité en flamme_pl.jpgScénario et dessin :  Ethan Young
Éditeur : Urban China
188 pages

Sortie : janvier 2016
Genre : manhua, guerre, Histoire

 

 

 

 

Présentation de l’éditeur

Chine, décembre 1937. Après des mois de conflit à Shanghai, l’armée impériale japonaise entre dans Nankin et massacre la population, faisant des centaines de milliers de victimes. Dans la ville fortifiée, entre les patrouilles et les décombres, deux soldats chinois tentent d’échapper à l’horreur. Ethan Young nous dépeint avec talent l’un des évènements les plus tragiques du XXe siècle, qui reste aujourd’hui encore méconnu. Un récit poignant qui ne laissera pas le lecteur indemne.

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Mon avis

Avec Nankin, la cité en flammes, Urban China enrichit son catalogue d’un nouveau roman graphique historique. Après avoir publié la bataille de Shanghai racontée avec force détails par l’auteur Chinois Bo Lu, voici, non pas l’histoire du massacre de Nankin, mais une histoire se déroulant pendant l’épisode le plus terrible de la seconde guerre Sino-japonaise. Fin 1937, la ville de Nankin, déclarée capitale de la Chine par Tchang Kaï-Chek, est conquise par les troupes Japonaises. Le rapport de force est largement en faveur des japonais et les militaires de haut rang Chinois fuient rapidement la ville, abandonnant sur place population civile et troupes militaires sans donner aucun ordre de retraite.

S’en est suivi durant six semaines le massacre de centaines de milliers de civils et militaires et le viol de dizaine de milliers de femmes, perpétrés par une armée japonaise totalement affranchie des lois de la guerre et des soldats endoctrinés dans la haine.

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Ethan Young, New-yorkais né de parents immigrés Chinois, nous raconte ici l’histoire de deux soldats chinois qui tentent de fuir la ville et d’échapper à la barbarie. Il choisit délibérément de ne pas raconter le massacre de Nankin mais plutôt de nous en faire ressentir l’horreur en suivant deux personnages auxquels on pourrait aisément s’identifier. C’est par leurs yeux que le lecteur découvre l’ampleur du massacre, mais sans aucune débauche ni surenchère de scènes violentes ou sordides. On ne voit que quelques bribes d’atrocités, du coin de l’œil, un peu comme si les soldats ne voyaient plus l’abomination tellement ils y sont plongés. Ils gardent pourtant au fond d’eux une part d’humanité, et ont bien conscience des évènements qui se trament. Le lecteur prend aussi conscience qu’il n’est pas juste en train de suivre la cavale de deux soldats lorsque ceux-ci croisent la route de civils tentant de survivre.

Ethan Young réussit dans son récit à nous faire ressentir pleinement l’abomination de ce massacre de masse sans céder à la facilité de trop en montrer. Il réussit de plus à y mettre une petite once d’humanité lors de la rencontre des deux fuyards Chinois avec les civils.

Pour la partie graphique, on est en plein mix du style Chinois et Américain. Un trait à l’encre précis et prononcé, et des plans serrés renforçant le caractère immersif du récit et son évolution à hauteur d’homme. On appréciera en fin d’ouvrage quelques pages présentant des croquis préparatoires permettant d’apprécier le trait de l’auteur, ainsi qu’une brève chronologie de la seconde guerre Sino-japonaise.

Nankin, la cité en flammes raconte un évènement majeur des guerres du XXè siècle en plaçant l’homme au cœur du récit plutôt que le fait historique lui-même.

Un beau document sur une histoire peu connue en Europe, qui devrait bien compléter le Nankin des éditions Fei publié en 2011.

 

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Loubrun

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