Dessin et scénario: Sergio Salma
Edition Casterman
Collection écritures
264 pages noir et blanc
Sortie le : 29/08/2012
Prix : 17,00€
ISBN : 9782203022256
Histoire contemporaine, drame.

Le résumé de l’histoire (de éditeur) : Marcinelle, Belgique, 8 août 1956. Parce ce qu’un wagonnet de charbon a été mal encagé dans un ascenseur, un incendie se déclare accidentellement au charbonnage le Bois du Cazier. Il déclenche une catastrophe : 262 hommes de la mine y laissent la vie. A travers l’itinéraire de l’un des mineurs, Pietro, immigré italien, Marcinelle 1956 retrace avec justesse et sensibilité les quelques mois qui ont précédé ces événements tragiques et surtout le quotidien de cette communauté de travail.
Mon avis : Casterman, avec sa collection écriture, a pris la bonne habitude de nous proposer des œuvres qui sortent du courant général actuel de la surproduction éditoriale. L’éditeur de Tournai a encore trouvé un sujet qui accroche et une façon très originale de traiter cette histoire. En Belgique, la catastrophe du charbonnage du Cazier fait partie de la mémoire collective et marque également un tournant dans l’intégration d’une importante immigration italienne venue soutenir « la bataille du charbon ».
Première surprise : l’auteur tant au niveau du dessin que du scénario est Serge Salma que nous n’avons pas l’habitude de voir dans ce genre d’exercice. Il est surtout connu pour sa série à succès « Nathalie », plutôt destinée à un public jeune. Il suffit cependant de connaître un peu mieux sa jeunesse pour comprendre sa démarche artistique. Son propre père, même s’il n’a pas été mineur, a été un immigré italien venu chercher du travail en Belgique. Sergio Salma a aussi vécu dans des cités et des corons proches de sites miniers. Il a donc bien connu l’ambiance de petite Italie qui s’est reconstituée dans les bassins miniers de la région de Charleroi. C’est une rencontre avec Angelo Galvan, en 1986, le héro du Cazier qui va le décider de se lancer dans le projet.
Il s’est inspiré de son père pour camper son personnage principal, Pietro. Il met dans la bouche de Pietro les paroles qu’il a entendu de son père : « L’Italie, quelle Italie ? Elle s’est bien foutue de nous. Elle nous a laissé crever de faim puis elle s’est débarrassée de nous. Mon pays, c’est celui qui me donne à manger… ». Le fils de Pietro, Angelo, c’est un peu aussi Sergio Salma enfant…
Le scénario nous parle de la vie de Pietro à partir de janvier 1956. La vie de tous les jours, d’un italien immigré qui travaille dur dans la mine à 45°C et qui regrette de ne pas voir plus la lumière. Mais ce n’est pas pour autant Germinal. Ils savent d’où ils viennent, sont plutôt bien payés et ont créé un « ghetto positif ». Pietro est fier d’acheter sa première vespa (« la guêpe » en Italien), le fruit de son labeur. On voit qu’il veut s’installer définitivement en Belgique et tourne déjà le dos à sa mère patrie. Une chute avec sa moto un jour de pluie va déterminer la suite de sa vie, de son existence. Cet accident va lui permettre aussi de connaître une femme belge, d’un autre milieu que lui. Le lecteur va suivre parallèlement sa vie professionnelle et sa vie affective qui vont s’entrechoquer le jour du drame. Je vous laisse découvrir la fin de l’histoire…
Au niveau du dessin, on voit que Sergio Salma a dû assez bien travailler son style. On n’est plus dans le dessin de « Nathalie ». Son projet a d’ailleurs été plusieurs fois refusé par des éditeurs et il reconnaît maintenant qu’il a du mûrir son projet, qu’il n’était pas encore prêt à l’époque. Le dessin est uniquement en noir et blanc. Je ne pense pas que la couleur aurait amené un plus, bien au contraire ! Ce n’est pas du grand dessin mais c’est efficace et noir à souhait. On sent l’ambiance de la mine, les hommes qui la peuplent. On pourrait parfois reprocher certaines redondances et des liaisons un peu abruptes mais cela donne aussi un complément de vérité et de spontanéité.
En conclusion, j’ai découvert un album que j’ai dévoré malgré ses 256 pages. A noter qu’en fin d’album, le lecteur découvrira un dossier historique très intéressant consacré à Marcinelle 1956.Je pense que Sergio Salma a réalisé son album le plus personnel et le plus abouti. Peut-être le livre, le projet de sa vie… A découvrir.
Capitol.





Faut que je trouve un pote qui l’a acheté ou alors la bibliothèque. Ta chronique m’a donné envie de lire cette Bd ami Capitol.
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Je te remercie ami Revedefer!…;-)
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Belle chronique ami Capitol ^^
Cependant le slogan de l’affiche me fait sourire … si je souhaiterais de tout cœur (re)devenir mineur, je pense que les ados ne rêvent que de devenir … majeur ! ^^
C’est le type de BD sur le monde ouvrier qui devrait être dans toute bonne Médiathèque de CE … ami RDF ! ^^
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C’est ce qu’on appelait à l’époque de la réclame ou de la propagande…;-)
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Ami GG, je pense bien l’acheter pour la bibliothèque du CE :-)))
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J’ai moi-même accueilli des travailleurs Italiens en tant que chef de Chantier à Lyon. Ils étaient logés au sein de l’entreprise ou sur les chantiers eux-mêmes si l’on disposaient de logement avant démolition.
je leur ai beaucoup appris la maçonnerie du Béton Armé car il ne connaissaient que la limousinerie. Nos contacts étaient chaleureux car ils étaient contents de travailler là. Je peux encore vous communiquer les recettes de cuisine qu’il m’ont enseignées et que mon épouse continue à faire. Ils sont arrivés en 1956 et je les ai quittés en 1986 pour aller Bâtir en Afrique. je reste à votre disposition. Bien à vous François Neumand
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