Un léger goût sous le palais

Scénario : Gaet’s
Dessin & Colorisation : Étienne Friess, avec la participation de Jonathan Munoz
Éditeur : Petit à Petit
128 pages
Date de sortie : 1er octobre 2025
Genre : conte horrifique

« Ils croivent que personne ne les voit… Mais moi, oui. Même que je tourne toujours la tête au dernier moment pour leur faire peur. La preuve : ils se cachent aussitôt comme des escargots dans leur coquille. »

Présentation de l’éditeur :

Après le succès du tome 1, Un léger bruit dans le moteur, découvrez le tome 2, Un léger goût sous le palais !

Il était une fois une petite fille de la ville qui habitait dans un immeuble au milieu des immeubles. Dans son immeuble, personne ne se connaît et pourtant tout le monde se déteste, se jalouse, s’espionne, se dénigre, se menace. La petite fille, contaminée par la haine de son entourage, va établir un plan diabolique pour tuer tous ses voisins et toute sa famille, à commencer par son petit frère, que l’on retrouve écrabouillé sous la cabine de l’ascenseur…

Introduction du dessinateur Jonathan Munoz (dessinateur de Un léger bruit dans le moteur)

Mon avis :

De prime abord, je m’apprêtais à faire la chronique de ce titre ainsi que “Un léger bruit dans le moteur”, réédité encore une fois pour l’occasion, quand Loubrun me fit remarquer avoir déjà (superbement, si vous voulez mon avis) bien parlé de ce premier conte, mettant en avant un serial killer en culotte courte sur Samba bd ; ce qui ne m’empêchera sans doute pas de faire des parallèles avec “Un léger goût sous le palais”.

Après l’adaptation du roman de Jean-Luc Luciani, Gaet’s revient avec une fiction pur jus, faisant la part belle à une petite princesse non dénuée d’intérêt pour le meurtre des habitants de son immeuble. Autre sexe, autre huit clos : le gamin du premier volet, avec son amie d’infortune, rejoint la ville où il rencontre mademoiselle la fée pas chier ! Une façon assez sympathique de passer le flambeau d’un artiste à l’autre, permettant à Jonathan Munoz d’entamer cet album avec un petit flash back sur “Un léger bruit dans le moteur” pour ensuite fondre ses personnages dans les décors d’Étienne Friess, afin que celui-ci prenne la relève jusqu’à la fin.

Pourquoi ce changement ? Tout est expliqué lors de l’interview des trois artistes qui clôture ce titre. Mais revenons à nos moutons… ou plutôt : à nos serial killers en culotte courte. Si le premier récit se déroulait dans un bled paumé, presque improbable, avec une poignée de gens relativement marginaux : force est de constater qu’ici, dans un HLM, c’est déjà plus concret dans nos esprits. Un brin caricatural, mais pas tant que ça… avec la brute qui ne part jamais sans son molosse de chien, le mari cocu qui trime au boulot pendant que son épouse reçoit des hommes chez eux, les délinquants toujours sur les escaliers de secours “au cas où…”, et le couple de personnes âgées toujours à guetter les moindres faits et gestes pour ensuite appeler la police pour un rien. Sans oublier dans ce florilège de personnes, non pas un curé comme dans le premier tome, mais une nonne ainsi qu’un propriétaire tout “Flamby”

Autant dire que nous sommes loin du lieu de prédilection pour une croissance saine et épanouie pour une petite fille qui répète tout ce que les adultes disent… ce qui n’est pas joli-joli. C’est d’ailleurs presque agaçant de lire Gaet’s narrer cette nouvelle histoire, suivi d’un phylactère reprenant les mêmes mots dans la bouche d’un personnage. Mais ça reste cohérent avec la trame de ce conte horrifique qui commence, là aussi, par un fratricide.

Toutefois, même si notre petite anti-héroïne aime à jouer avec des cadavres d’animaux comme des pigeons ou des rats, elle s’avère moins psychopathe que son prédécesseur. Ce qui se constate notamment lors de ses interactions avec Pierre, un afro-américain qui a réussit à se faire un petit potager citadin. Avec lui, elle redevient une petite fille insouciante. Sans lui, le plus célèbre des gamins possédés, Damien peut aller se rhabiller.

Quant au graphisme d’Étienne Friess, on comprend immédiatement pourquoi l’auteur l’a choisi au bout de plusieurs recherches sur les réseaux sociaux. Son style est proche de celui de Jonathan Munoz, tout en apportant sa patte ; jouant avec le crayonné et l’aquarelle, soulignant quelques détails anatomiques, et jonglant avec des teintes glauques pour maintenir cet aspect anxiogène dans ce HLM délabré et d’autres plus chatoyantes, rappelant que l’intrigue tourne autour d’une petite fille qui croit aux contes de fées !

Comme dans “Un léger bruit dans le moteur”, tout le monde y passera… ou presque. Et c’est effrayant de penser qu’il s’agit de l’œuvre d’une petite fille qui ne sait même pas encore écrire ! Enjoy ~

ShayHlyn.

2 commentaires sur “Un léger goût sous le palais

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    1. cest surtout très caricatural des vies en cité ou HLM… Et cette gamine qui voit tout, entend tout… Et répète/imite. C’est très flippant en fait quand on sait qu’il y a de vrais enfants tueurs dans la nature

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