Le Monde dans leurs Yeux

Autrice : Ebine Yamaji
Éditeur : Dupuis Alpha
200 pages
Date de sortie : 13 septembre 2024
Genre : société, tranche de vie

« Tu n’as pas besoin d’aller à l’école ! Ça rend les filles insolentes, et après, elles commettent de graves fautes qui salissent l’honneur de la famille. Pas question que ça arrive chez nous ! »

Présentation de l’éditeur :

Ebine Yamaji nous emmène aux quatre coins du monde rencontrer des jeunes filles à la découverte de leur condition et leur destin. L’occasion d’observer les sociétés patriarcales dans laquelle elles vivent. D’une jeune fille qui découvre que son père a plusieurs femmes en Arabie Saoudite, à la peur de ne pas trouver de mari dès le plus jeune âge au Maroc, jusqu’à la condition des femmes japonaises au Japon, ce livre nous témoigne des points communs de la société patriarcale à l’international et de son impact sur les jeunes…

Mon avis :

Quand on voit les teintes chatoyantes de la couverture, difficile d’imaginer comment nous allons voir “Le monde dans leurs yeux”. Or, confortablement installés dans nos petits foyers occidentaux, il y a de quoi écarquiller des yeux (c’est le cas de le dire) comme des soucoupes volantes !

Ebine Yamaji nous emmène d’abord en Arabie Saoudite, puis au Maroc, en Inde, au Japon et même, du bout des doigts, en Afghanistan. Alors, certes, on sait que les droits des femmes sont, là-bas (Japon mis à part) peu glorieux, mais s’immerger dans la vie d’une jeune fille qui a tout l’avenir devant elle, mais un sort peu enviable si elle n’y prend pas garde… ça vous remet à votre place d’un seul coup de crayon.

Si le premier modèle masculin semble plus ouvert d’esprit envers sa fille, lui souhaitant d’aller étudier à l’étranger et mener sa vie comme elle l’entend, il n’en reste pas moins confiné dans une situation où le patriarcat fait loi. Au Maroc, plus moderne et ouvert d’esprit, ce sont les anciennes générations qui ont la critique facile, comme au Japon finalement. Quant à l’Inde, mon dieu, j’ai failli pleurer. Sans parler, évidemment, de l’Afghanistan.

Le graphisme, bien que simple, maintient les codes du mangas avec une pointe de réalisme dans les traits et les décors. Ce qui nous plonge encore plus dans la réalité de chacune de ces jeunes filles. Pas besoin de grands récits pour être pris aux tripes par ce qu’elles vivent ou entendent. De quoi voir qu’on est encore loin d’atteindre l’égalité des statuts entre Hommes et Femmes, surtout dans certains pays. À quand un monde plus juste ?!

ShayHlyn.