Gone with the wind – Tome 1

Scénario : Pierre Alary
Dessin : Pierre Alary
Éditeur : Rue de Sèvres
137 pages
Date de sortie :  5 avril 2023
Genre : Adaptation d’œuvre littéraire

 

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Le Sud, la confédération, le royaume du coton est en train de s’effondrer, là, sous nos pieds. Et je construis ma fortune en tirant parti de ce naufrage.

Présentation de l’éditeur

Scarlett O’Hara, jeune fille d’une riche famille d’Atlanta au sud des États-Unis, connait une vie douce et confortable, menée au rythme de son caractère déterminé et audacieux. Lorsque la Guerre de Sécession débute en 1861, ses repères s’écroulent, et de lourdes responsabilités s’imposent à elle. Au milieu de la destruction et de la mort, Scarlett rêve pourtant d’amour : celui pour Ashley Wilkes, pourtant promis à une autre, et qu’elle porte secrètement depuis toujours. L’arrivée de Rhett Butler, homme sans foi ni loi…

Mon avis

J’avoue que j’avais un à priori au sujet de cette adaptation en bandes dessinées de l’énorme roman de Margareth Mitchell, sublimé par le merveilleux film de Victor Fleming (en 1939) avec Vivien Leigh et Clark Gable dans les rôles principaux. Cependant j’avoue que j’avais tout faux !

D’abord l’album en lui même est un petit bijou : cartonné avec dos toilé, titres dorés à chaud, etc. Ensuite il est vrai que Pierre Alary n’est pas n’importe quel auteur et que ses précédentes œuvres ont été marquantes dans notre petit monde. Le récit de Alary suit parfaitement la trame de l’histoire, les personnages sont parfaitement campés, Scarlett est toujours aussi « nouille » que dans mes souvenirs (faut dire que la suite des événements va lui mettre de la jugeotte dans la tête), Ashley Wilkes, son amour, aussi insipide et transparent et Mélanie (sublime Olivia de Havilland dans le film) fade comme un spectre errant dans ces torrides plantations sudistes. Reste ce cher  Rhett Butler, seul personnage ressemblant à l’acteur du film, qui nous fait jubiler par sa logique et sa compréhension de ce Sud déjà rattrapé par l’Histoire. L’astuce narrative de Alary a justement été de créer un récit qui ne nous rappelle pas en permanence l’œuvre cinématographique que nous avons tous vue (enfin pas les plus jeunes je suppose). Car, effectivement, moi qui ai visionné une bonne dizaine de fois ce film, j’avais, tout au long de ma lecture, des souvenirs en mémoire qui m’auraient bêtement obligé à tout comparer ! Ce premier album (le titre en comportera un deuxième) nous relate avec une extrême finesse la bête obsession amoureuse de Scarlett envers ce cher Ashley qui va obliger notre héroïne à s’installer dans la ville d’Atlanta avec l’épouse de son amour, Mélanie. Scarlett, en travaillant comme infirmière avec Mélanie, va découvrir l’horreur de cette guerre fratricide et comprendre peu à peu que le Sud va perdre. Lorsque la ville tombe aux mains des nordistes, elle va fuir avec son fils (pour enrager Ashley – croit-elle – elle s’est mariée et est veuve de guerre avec marmot !) et Mélanie qui vient d’accoucher, pour retourner au domaine de ses parents, Tara. Et qui c’est qui l’aide à quitter la ville ? ce profiteur de guerre de Rhett Butler ! Le personnage de Rhett est d’ailleurs bien représenté en homme intelligent, visiblement amoureux de Scarlett, lui montrant souvent la stupidité de son comportement sans jamais avouer son attachement… Le tome s’achève dans un domaine de Tara pillé par les nordistes, avec une Scarlett obligée de prendre les choses en mains car son père n’en est plus capable (il a perdu sa femme pendant l’absence de Scarlett).

Un très bel album donc avec une trame rédactionnelle fidèle au roman mais essayant de se détacher du film (bien que les vues d’Atlanta en flammes avec un Rhett Butler conduisant un chariot dans lequel ont pris place Scarlett, Mélanie, les enfants et la servante, sont aussi sublimes que celles du film) et des illustrations qui montrent bien la moiteur décadente de ce Sud ségrégationniste avec ses plantations dont les propriétaires vivent dans une utopie bientôt face à la dure réalité. En attendant le deuxième tome je crois que je vais me visionner de nouveau le DVD de Gone with the wind…

JR