Scénariste : Alain Gardinier
Dessinateur : Renaud Garreta
Editeur : Glénat
Genre : Tranche de vie
Sortie : le 5 avril 2023
Avis de l’éditeur :
1969, le surf s’est installé sur la côte basque depuis une dizaine d’années. Avec lui, toute une nouvelle génération se laisse porter par des sensations de glisse uniques et un style de vie qui s’affirme. Planche sous le bras, Pierre savoure chaque session mais rêve d’évasion.
Mon avis :
Retour dans le temps, vers les années soixante où les vagues et la musique du Flower Power, à connotation psychédélique (thème récurent ces temps-ci), prennent le monopole, poussent à la liberté et au champ intérieur de la conscience. Ce récit – Tranche vie- se déroule en 1969 à Biarritz où plusieurs potes (Steve, Jack, Pierre & Brian) sont orientés musique planante, cannabis et planche de surf.
Pierre, le protagoniste central correspond au profil type du jeune savourant la vie, qui plus est à l’aube des seventies, là où les torsions musicales et les psychotropes pullulent à tous les étages de la société. Forcément, pas au goût de la société, les pointant du doigt tels de vulgaires parasites drogués.
Mais loin de se sentir désabusé, Pierre franchit le grand cap, direction San Francisco, là où s’éclairent les projecteurs et la City Lights de la « Beat Generation » (à ce sujet, lisez en complément la récente chronique « Au Crépuscule de La Beat Generation »), ainsi que le quartier Haight-Ashbury, lieu où prônent les hippies.
A son grand étonnement, la musique est plus forte qu’en France, à l’instar de la violence des vagues de l’océan, plus impressionnantes, davantage hypnotiques.
Aux commandes scénaristiques, Alain Gardinier étend son engouement et sa soif de connaissance des contre-cultures et cette ambiance survoltée apparaissant fin des années 60. « Le Piece & Love » respire la fraicheur hormonale de cette jeunesse en quête de liberté totale, presque cousue sur mesure.
On y discute rock branché, guitares électriques et qualité d’herbe aphrodisiaques. Les bolides éclatants de couleurs n’ont d’égal que leurs pilotes, fringués de la tête aux pieds de chemises exotiques et de lunette de soleil tendances. Les débats convergent vers les stars incontournables que sont Hendrix, Morrison ou Joplin. Ou encore une démonstration live de Santana. Puis reviennent immanquablement les vagues, et ce désir fougueux et insolite d’affronter la mer, bouillonnante d’effroi.
Durant ce trip à caractère aventureux, Alain Gardinier s’attelle à nous décrire sa représentation de cette époque révolue, qui existe toujours d’une certaine façon, mais dont le charme et la poésie se sont quelque peu dénaturés au fil des décennies.
Cette ère, moins agressive technologiquement apportait son lot de bonheur, dévoilant des personnages en profonde connexion avec leur « Moi », loin des tracas et tourmentes actuelles. Etait-ce une illusion partielle ? Seuls ceux qui ont pu être bercés par ces vagues cristallines des années 60-70 ont réponse. Quoi qu’il en soit, le cahier graphique en fin d’album résume plutôt bien son contenu. Alain Gardinier inclut des photographies réelles associées à de la documentation retranscrivant idéalement les différents points de chute en matière de zones de surf ou de surfeurs d’élites tel que Miki Dora, nommé King of Malibu.
Quant à la palette graphique, on vous laissera le loisir de faire votre propre opinion, puisque proche de la photographie stylisée ; Le trait signé Renaud Garreta nous rappelle quelque peu celui de Derib associé à Cosey. Le résultat, par contre, se veut en dents-de-scie, proche d’un spot publicitaire racoleur, loin d’être élégant, et pourtant appuyé avec une certaine rigidité.
Les faciès à caractère caricaturaux, brillent par leur sourire, certes, mais ne transmettent pas pleinement ce qui se dit. Comme si dans ce dédale d’opiacés et de teneurs psychédéliques, il manquait un arôme vicieux. Trop lisse, trop gentil, mais manquant cruellement de niaque !
Coq de Combat
Il ne manque plus qu’une VW samba pour parfaire cette carte postale d’une époque. C’est vrai qu’enchaîner beat génération et ce titre est assez cocasse, comme quoi les hasards psychédéliques existent !!
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le combi VW, nous l’avons dans la chronique de The Long and winding road justement citée dans les articles similaires.
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j’en suis resté aux Beach Boys et le Rock n’ Roll mielleux de l’époque, bien loin du psychédélique !
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La 1ère planche représente justement une belle coccinelle rouge sur fond de mer et chaîne des Pyrénées avec les 3 couronnes.
J’ai vécu mon adolescence dans les années 60 près de Biarritz, mais je n’ai aucun souvenir de cette ambiance surf snobe de drogués, dans ma baie de St Jean de Luz. Juste une super soirée à San Sébastien au concert de Carlos Santana🥰
La chronique de CdC est toujours aussi imagée, mais je ne suis pas du tout d’accord avec sa note graphique de 2/5. Les illustrations sont très attractives et très soignées et plus proches d’un 4, voire plus !🙄
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