Hayat d’Alep à Bruxelles

Scénario Anaële Hermans, Manal Halil
Dessin : Delphine Hermans
Éditeur : La Boîte à Bulles
Date de sortie : 01/02/2023
Pages: 184.
Genre : Documentaire, témoignage, Syrie, Guerre, Immigration.

Résumé de l’éditeur:

Hayat est le quatrième enfant d’une famille de Doms – une minorité ethnique syrienne mise à l’écart et méprisée par la société. Sa famille habite Ashrafiye, un quartier d’Alep où les différents groupes ethniques cohabitent paisiblement. C’est ainsi que Hayat mène une enfance tranquille, malgré les difficultés qui jalonnent la vie d’une jeune Dom : il lui faut cacher son accent, se fondre dans la masse et voir ses sœurs mariées de force à leurs propres cousins…

En 2000, pourtant, sa vie bascule : son père meurt, et elle finit mariée, à 15 ans, à son cousin Mounir, un homme lâche, accro aux jeux d’argent, et de dix ans son aîné. En 2011, le printemps arabe gagne la Syrie, et petit à petit, les évènements font sombrer le pays dans une guerre civile. Malgré son amour pour Alep, Hayat se voit contrainte de fuir son pays.

Commence pour elle une odyssée depuis Alep jusqu’à Bruxelles, où ses sœurs ont trouvé refuge. Seule sur la route avec ses enfants, elle fera l’expérience de la peur constante, de la faim, de la fatigue et du froid…

Composé à partir de témoignages de réfugiées doms rencontrées par Anaële Hermans et Manal Halil, « Hayat, d’Alep à Bruxelles » met en lumière un peuple méconnu qui a pourtant beaucoup à raconter…

Mon avis:

J’ai été émue et touchée par l’histoire de Hayat, même s’il s’agit d’un mélange d’histoires réelles et non pas une histoire unique. Ces personnes peuvent s’appeler Hayat et bien d’autres prénoms ; ce sont des femmes, des hommes, des enfants, des bébés, des vieillards, etc. Leurs histoires est similaires à celle que je viens de lire, un parcours long, compliqué et dangereux. Ils ont peur, faim, soif et sont souvent victimes d’abus divers. Nombreux seront ceux qui n’atteindront pas leurs destinations et mourront en chemin.

La majeure partie d’entre nous a tendance à stigmatiser les immigrés, vous savez les préjugés habituels… Ils volent notre travail ou à contrario profitent du système, ils ne sont pas intégrés, etc. En conclusion on se dit qu’ils sont mieux lotis que nous pauvres petits belges qui n’avons rien, pourquoi n’avons-nous pas droit à toutes ces aides magnifiques ? Bien sûr, je peux comprendre ce ressenti et puis honnêtement, il y a des profiteurs partout pas uniquement les immigrés !

En lisant le parcours d’Hayat pour fuir, seule avec ses 3 enfants dont un bébé, je me suis sentie horrifiée et angoissée pour elle. C’est à ce moment que je me suis rendue compte de l’horreur de la situation ! D’habitude nous regardons cela au JT d’un œil presque indifférent. Encore des réfugiés qui débarquent à Lampedusa… Ca reste un fait devenu anodin dans les informations de 19/20h. Pourtant, cela n’a rien de banal, la plupart de ces gens fuient pour des raisons valables, s’ils avaient pû rester dans leur pays natal et y mener une vie heureuse et décente, ils ne prendraient certainement pas la route. Je pense que tout cela est à méditer… Ensuite quand ils arrivent, c’est souvent le choc culturel ainsi que de la langue : certains s’y habituent et les adoptent, d’autres font un mélange et certains ne s’y accoutument jamais…

Bref, il s’agit d’une thématique extrêmement complexe qui valait bien un album BD. Tout ce que je peux souhaiter à ces personnes en souffrance, c’est de retrouver le bonheur et une belle vie qu’importe où elles se déroulent ! J’ai trouvé les dessins doux aux tons pastels agréables, explicites sans tomber dans le sordide. Un bel ouvrage qui mérite d’être découvert.

Sandra/ Ithilwen.

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