Scénario : Stefano Nardella
Dessin : Vincenzo Bizzarri
Éditeur : Sarbacane
128 pages
Date de sortie : avril 2022
Genre : polar
Affreux, sales et méchants
Présentation de l’éditeur
Ciro, 15 ans, est un vrai petit caïd : dans sa banlieue du Sud de l’Italie, il aime fumer des cigarettes, traîner et rouler des mécaniques. Sa mère, quand elle ne fait pas des passes, lui prend la tête à longueur de journée. Faut dire que depuis que son aîné a été retrouvé avec une balle logée dans le front, il y a quelques années de ça, elle flippe qu’il arrive quelque chose à son petit dernier. Ce jour-là, quand elle l’envoie lui acheter des cigarettes, elle ne se doute pas que la vie de son fils est sur le point de basculer. Poursuivi par des gamins du quartier qui veulent sa peau, Ciro se réfugie à l’Onpi, un immeuble squatté où s’entassent les ordures et les histoires d’hommes et de femmes en marge de la société. Alors qu’au dernier étage Ciro tombe nez à nez avec Fausto, surnommé « le peintre fou », la police encercle l’immeuble : les occupants ont 24 heures pour se rendre et quitter les lieux. Mais pour ces indésirables, hors de question d’abandonner l’Onpi !
Le siège commence, la nuit s’annonce longue… Coincé avec Fausto, Ciro prend le parti de découvrir comment cet artiste talentueux a sombré dans la folie. Le vieil homme se met alors à raconter : un jour, il a tué un homme…
Mon avis
Un polar sombre et poisseux dans une banlieue en perdition du sud de l’Italie. La violence couve à chaque coin de rue et en chacun des habitants. Elle ne se voit pas forcément cette violence, mais elle est bien là, dans les attitudes, les comportements, et finit par se vivre au quotidien, faisant inéluctablement partie de la vie.
C’est ce que vit Cirù en traînant ses baskets dans ce quartier délaissé et qui prend hélas le même chemin que feu son frère qui s’est pris une balle dans la tête. Un jour, Cirù se retrouve coincé dans un immeuble insalubre que les forces de l’ordre tentent d’évacuer. Ça chauffe entre la police et les occupants qui refusent de partir, mais le jeune caïd fait connaissance d’un artiste marginal appelé le peintre fou, qui a beaucoup de choses à raconter sur cet immeuble.
Les auteurs développent une intrigue se déroulant sur trois époques en utilisant habilement les flashbacks et flash-forwards permettant de suivre les chemins croisés du peintre fou, du jeune Cirù et d’un troisième larron, qui en fait nous raconte cette histoire, mais dont je ne parlerai pas pour ne rien dévoiler de cette intrigue à tiroir.
Si vous aimez le polar noir, vous serez servis. Du début à la fin, l’ambiance est sombre et l’atmosphère lourde. Le dessin de Vincenzo Bizzari, réaliste pour les décors et un peu caricatural pour les personnages, y est pour beaucoup. Sombre, charbonneux il donne vraiment l’impression que les habitants du quartier n’ont aucun avenir et sont prisonniers de leur destin. Ce sont eux aussi les assiégés. Assiégés par la misère et la mafia qui en fait son beurre.
Un polar ténébreux sans concession qui fait penser à la série Gomorra.
Loubrun
J’ai aussi pensé à Gomorra dont j’ai suivi toutes les saisons… dont le héros partage le même prénom que Ciro (ou Cirù ?).
Ça donne envie.
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