Rien ne sert de m’aimer

Auteur : Jean-Christophe Morandeau
Éditeur : La Boîte à Bulles
320 pages
Date de sortie : 1er juin 2022
Genre : tranche de vie, drame, introspection.

« C’est ici qu’Elsa l’a vu pour la dernière fois… escalader ce mur… et s’éteindre à tout jamais… Elle devait avoir quatre ans, tu sais… »

Présentation de l’éditeur :

Elsa a bien changé depuis son enfance. Plus jeune, elle n’avait peur de rien, et défiait quiconque se mettait en travers de son chemin, ou de celui de ses amis. Mais depuis, quelque chose s’est cassé. Elsa est angoissée, tourmentée par des visions nocturnes qu’elle ne comprend pas.
Enfermée dans une vie monotone, elle comble sa peur de l’abandon en se jetant à corps perdu dans une relation passionnelle néfaste avec Joshua, un homme marié qui la mène en bateau. Autour d’elle gravitent Vany, son amie et amante, Jim, son frère en plein divorce, ses parents Jacques et Josy, acculés par les dettes et rongés par « le » secret, ainsi que « numéro 13 », un mystérieux voisin.
Elsa le sait, elle doit reprendre sa vie en main. Comprendre pourquoi un homme, un mur, un monstre et un pélican hantent ses cauchemars. Quels liens ont-ils entres eux, que cherchent-ils à lui dire ?
Pour avancer, Elsa va devoir affronter ses peurs, comprendre ce qu’il s’est passé au pied de ce mur et accepter de sauter à nouveau dans le vide, comme quand elle était petite.
Un roman psychologique pertinent et captivant.

rien ne sert de m aimer_Jean-christophe Morandeau_La boite a bulles_extrait

Mon avis :

« Rien ne sert de m’aimer » pourtant, tout parle d’amour dans ce livre. Des amitiés fortes, intimes, … des liens qui se tissent, des relations qui se brisent. Elsa a tout pour être heureuse : elle est belle, intelligente (elle parle couramment huit langues quand même !), drôle, ouverte d’esprit… bref, une jeune femme bien sous tout rapport. Mais quelque chose cloche. Ne serait-ce que sa relation amoureuse. Par peur d’être seule, elle s’accroche désespérément à un homme marié, sachant pertinemment qu’il ne dira jamais rien à sa femme ; qu’elle sera toujours l’autre : celle qu’on cache, celle qu’on retrouve tous les mardis à heure fixe pour une partie de jambes en l’air. Elsa est la première à le savoir, mais la solitude lui fait trop mal : être abandonnée lui brise le cœur.

« Il y a quelque chose d’injuste… parce qu’entre une fille qui joue la conne et un mec qui joue au con, c’est encore le mec qui sort gagnant ! Tu me rends malheureuse, Josh… »

Jean-Christophe Morandeau dépeint avec maestria la peur de l’abandon qui ronge son héroïne. Elsa fait d’étranges cauchemars qui se répercutent sur sa confiance en elle, son estime d’elle-même. Ce n’est, alors, que dans les bras de personnes aimantes qu’elle trouve le réconfort dont elle a besoin… l’espace d’un instant avant de replonger dans ses peurs les plus primales.

Le dessin, en noir et blanc, rend le récit élégant, voire sensuel avec les jolies courbes d’Elsa mises en valeur. De la couleur aurait sans doute dénaturé le message et la puissance que cette dualité de teintes apporte au cheminement psychologique de cette jeune femme totalement perdue au cœur de ses émotions. La couverture épurée, seul endroit où le rouge écrase Elsa de tout son poids, donne le ton et l’envie de consoler cette personne en détresse émotionnelle. Alors on suit son parcours, on découvre sa vie… et son passé qui a un rôle tellement important.

ShayHlyn.

3 commentaires sur “Rien ne sert de m’aimer

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