L’Oiseau d’Or de Kainis T01

Auteur : Kazuki Hata
Éditeur : Glénat
176 pages
Date de sortie : 16 mars 2022
Genre : shôjô, société, histoire, tranche de vie, littérature.

« Si j’avais gardé mon identité, personne ne m’aurait prise au sérieux et ce livre n’aurait jamais vu le jour. Que l’auteur soit Lea Void ou Alan Wedgewood, le contenu de l’œuvre reste le même et pourtant, la société ne le voit pas ainsi. Le sexe de l’écrivain va prédéterminer le jugement du public. »

Présentation de l’éditeur :

La littérature est un art réservé aux hommes.

Début du XIXe siècle, à l’est de Gloucestershire, Lea a grandi au milieu de livres “inaccessibles pour son cerveau féminin“ et se passionne pour l’écriture, un art réservé à la gent masculine. C’est donc sous l’identité fictive d’Alain Wedgwood qu’elle va débarquer à Londres pour faire publier ses ouvrages, se plonger dans le monde littéraire et se faire de nouveaux amis. Que va-t-elle pouvoir découvrir sous sa nouvelle apparence ?

Cette série en 4 tomes s’interroge sur le sexisme avec douceur. Candide mais lucide, Lea va trouver les réponses à ses questions au fil de ses rencontres londoniennes et vous offrira peut-être une autre manière d’aborder le shojo.

Mon avis :

Avec « L’oiseau d’or de Kainis », Kazuki Hata nous plonge dans ce qui aurait pu être la vie d’autrices telles que Jane Austen ou les sœurs Brontë. Une époque où les femmes devaient, au mieux, s’inquiéter de comment tenir leur future maisonnée, au pire, espérer ne pas tomber sur un mauvais bougre comme mari. Exercer un métier de prestige ? Même pas dans leurs rêves les plus fous ! La médecine, les sciences, … l’écriture : impossible pour le cerveau d’une femme (dites ça aujourd’hui et vous vous assurez les foudres divines !).

Pourtant Léa est un esprit libre et créatif. Ses écrits sont remarquables… et remarqués par un éditeur londonien qui croit avoir affaire à un jeune auteur masculin. Plus d’une écrivaine de l’époque ont eu recourt à se subterfuge pour être éditée incognito. Une supercherie que l’héroïne va pousser encore plus loin en se travestissant pour aller vivre dans la capitale anglaise.

Les férus de littérature devrait apprécier ce titre à plus d’un égard. Imaginer les autrices qui ont réellement dû faire de même, la vie mondaine des hommes de l’époque au-travers du regard d’une femme à qui tant de choses sont refusées… une immersion qu’on a déjà rencontrée dans « Peau d’Homme » dans un registre totalement différent ! Déjà le support BD/Manga, dont le graphisme est totalement différent.

Le trait de l’auteur est relativement classique avec, néanmoins, un certain souci du détail dans l’architecture et les costumes de l’époque. Les visages, quant à eux, n’ont rien à envier aux personnages de shôjô, arborant des expressions récurrentes dans les shôjôs de tout poil. « L’oiseau d’or de Kainis » reste toutefois très agréable à lire pour son contexte et la romance qu’on peut deviner sans qu’elle soit prédominante. Et puis : 4 tomes, ça fait une belle petite série à ranger dans la bibliothèque. Dans la mienne en tout cas, c’est certain !

ShayHlyn.