Mermaid Saga T2

Auteure : Rumiko Takahashi
Editeur : Glénat
Genre : Fantastique
Sortie : le 5 janvier 2022

Ce Mermaid Saga convainc par sa progression acérée et touche là où on ne s’y attend pas. Des protagonistes à l’effigie d’enfants totalement meurtriers, bien sanguinaires où le héros Yuta, prendra parti à les défendre ou à les nuire.

Avis de l’éditeur :

Yuta est invulnérable depuis qu’il a mangé de la viande de sirène il y a 500 ans de cela. “Je n’en ai pas l’air comme ça, mais je vis coincé dans ce corps depuis 800 ans”, lui déclare un jour un garçon au regard innocent. La rencontre de ces deux immortels fera basculer le récit dans un nouveau drame.

Mon avis :

Au travers de Mermaid Saga, le lecteur aura le loisir de (re)découvrir des nouvelles de l’auteure de prestige Rumiko Takahashi, basée sur des personnages immortels grâce à la chair de sirène.

Celui ayant mangé de la chair de sirène ne mourra pas. (Pratique)
Il ou elle pourra guérir aisément de ses blessures (Pratique également)
Mais tous seront voués à un destin bien funeste, verront ou provoqueront la mort de leur proches, accidentellement ou non.

Le premier récit met en relief un jeune garçon (Masato) apparemment malmené par sa mère adoptive. Mais Yuta, au cœur du récit, saisit relativement vite que le comportement du gosse semble anormal et qu’il tire les ficelles au détriment de la pauvre patronne de Yukie, comme on la surnomme. Ayant perdu son mari lors d’un accident de yacht, elle-même meurt sur le coup avant d’être ressuscitée miraculeusement.

Un miracle dû à l’enfant qui s’évertue à ressusciter chacune de ses anciennes mères adoptives et les utiliser à sa guise. Un récital qu’il reproduit depuis 800 longues années, forcé à vivre dans ce corps de jeunet, mais dont l’âme est plus souillée qu’un démon.

Rumiko Takahashi persévère à utiliser de très jeunes protagonistes comme c’est généralement le cas dans ses œuvres envoutantes. Des rituels sacrés, voire mystiques, surplombent l’ambiance, emprunts d’âmes torturées en perte de vitesse.

Le second récit se concentre sur Natsume, une petite fille ayant également absorbé de la chair de sirène et doit dès lors, dévorer des foies humains. Celui qui se déclare être son père, mais qui pourrait sans hésitation correspondre à son arrière-grand-père (étant donné que lui vieillit contrairement à Natsume qui ne prend pas la moindre ride) voue son existence à la protéger. Yuta, à nouveau lui, croise le chemin de Natsume et va chercher à prendre sa défense, ignorant qu’un exorcisme tente à son tour de la nuire. Une trame qui pousse le lecteur vers des gouffres ténébreux, nettement plus acerbes que l’histoire du gamin Yuta, déjà bien barré… alors imaginez les autres récits !

Donc oui : ce Mermaid Saga convainc par sa progression acérée et touche là où on ne s’y attend pas. Des protagonistes à l’effigie d’enfants totalement meurtriers, bien sanguinaires où le héros Yuta, prendra parti à les défendre ou à les nuire.

Rumiko Takahashi place la barre haut avec ce titre, qui plaira aux inconditionnels du genre de la littérature fantastique nippone. Son trait graphique, quant à lui, berce le lecteur vers les profondeurs de l’identité humaine, jonglant avec des faciès soit dépourvus d’humanité soit peignés de toute beauté, aux traits lisses et envoûtants.

Coq de Combat