J’ai vu les soucoupes.

Auteur : Sandrine Kerion.
Editeur : La boite à bulles.
Sortie : 9 juin 2021
128 pages.
Genre : reportage, sociologie, tranche de vie.

« On nous cache une réalité vertigineuse. Résister, c’est s’écraser aux portes de cette conspiration planétaire. Leur force, c’est le pouvoir. Leur méthode, diviser pour mieux régner. Leur ordre de mission : détruire tout ce qui pourrait les compromettre… »

Le résumé éditeur.
Qui peut bien se laisser aller à croire aux extraterrestres ? Ou pire à penser en avoir déjà aperçus ! Eh bien, Sandrine Kerion, elle, y a cru. Tout a commencé le jour où elle s’est imaginée avoir vu des soucoupes volantes. C’était dans les années 90, elle était une adolescente nerd un peu paumée, grandissant dans une famille déchirée, un terreau particulièrement fertile pour que la jeune fille sombre dans ces croyances et illusions. Persuadée d’être une « contactée », une élue chargée par les aliens d’une mission envers l’humanité, elle sombre peu à peu dans les théories du complot et autres thèses révisionnistes

Mon avis.
Un soir, alors qu’elle s’assoupit derrière ses crayons, Sandrine Kerion, dessinatrice, est témoin de l’atterrissage d’une soucoupe volante. Depuis cette nuit-là, elle n’a de cesse de convaincre ses semblables d’aimer ces extraterrestres qui, sous une apparence humaine, infiltrent insidieusement la Terre afin de prendre contact avec nous (et de nous enlever pour réaliser d’horribles expériences au passage).
Donc elle les a vues, ces fameuses soucoupes, enfin son esprit les a vues et elle va tout vous expliquer du comment du pourquoi.
Cette BD est une sorte de thérapie qui tente de comprendre son cheminement vers cette vision irrationnelle. Comment on peut tomber facilement dans les théories du complot sans s’en rendre compte. Tout y est passé en revue, l’ufologie, les séries TV, les auteurs de SF, les films, les charlatans, les pseudo-scientifiques… En fin d’ouvrage, vous trouverez aussi une réflexion sur le complotisme contemporain comme Qanon par exemple. La lecture se veut donc sérieuse et très documentée (parfois même un peu trop) et on arrive à mieux appréhender le côté obscur de l’Ufologie. Comme je suis de la même génération que l’auteure, toutes ses références m’ont évidemment parlé et remémoré quelques souvenirs souvent bien enfouis dans ma stratosphère crânienne.
C’est clairement une BD à part aussi pour son dessin un peu patchwork, pour sa construction, mais assez réaliste pour bien reconnaître les intervenants. On rajoutera une colorisation très clinique et on obtient une sorte d’Ovni dans le monde de la BD.
Finalement, une BD intelligente, introspective, de qualité qui prône l’esprit critique à bon escient.

Sambalien.
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