Une touche de bleu T02

Autrice : Nozomi Suzuki
Éditeur : Glénat
176 pages
Date de sortie : 17 mars 2021
Genre : shôjô, tranche de vie, introspection, différences.

S’accepter tel qu’on est

Présentation de l’éditeur :

Ruriko a un naevus d’Ota, une tache de naissance bleutée sur le visage. De nature enjouée, elle sait très bien que cette particularité visuelle ne la définit pas, mais lorsqu’on est lycéenne, il est parfois difficile d’accepter son “défaut” physique… Aussi s’en prend-elle violemment à son professeur lorsqu’elle croit qu’il se moque de son apparence. Mais ce dernier lui avoue qu’il souffre de prosopagnosie, un trouble de la reconnaissance des visages rendant impossible l’identification des visages humains. Ce n’est donc pas une tâche, mais une belle aura bleue qu’il voyait sur le visage de la jeune fille…

Ce récit, issu des expériences personnelles de l’autrice, aborde avec finesse et sensibilité la thématique complexe de l’acceptation de soi au-delà des complexes et des différences.

touche-de-bleu-2-glenat_Nozomi Suzuki_extrait

Mon avis :

Ruriko porte sa différence sur son visage et semble l’accepter plutôt bien. Celle de son professeur, Monsieur Kanda, ne se voit pas : il ne parvient pas à discerner le visage des gens ce qui l’oblige à vivre avec des silhouettes impersonnelles autour de lui… à l’exception de son étudiante : sa tâche de naissance la rend particulière à ses yeux, la seule qu’il puisse reconnaître n’importe où.

Autant dire que cette particularité le pousse irrémédiablement vers elle, tandis qu’à ses côtés, une autre enseignante des plus charmantes se languit de ne pas attirer le regard de son collègue. Il faut dire que Madame Shirakawa ne connait pas le trouble visuel de l’élu de son cœur ; ne pouvant que constater sa maladresse auprès des gens autour d’eux et son attirance envers Ruriko.

C’est d’autant plus flagrant lors de la journée portes ouvertes de l’école où le pauvre subit régulièrement des crises d’angoisse à force d’être entouré de personnes qu’il est supposé connaître sans pouvoir les nommer même quand ils sont face à face. Pareil pour ses élèves, qu’il côtoie pourtant tous les jours, sont marqués de l’anonymat faute de porter leur uniforme scolaire… Autant dire que Kanda vit un enfer qu’il se refuse de dévoiler à son entourage, craignant de perdre l’estime de ses collègues, voire de perdre son emploi, si on apprenait qu’il est incapable de mettre un visage sur un nom.

touche-de-bleu-2-glenat_Nozomi Suzuki_visuel

Nozomi Suzuki, en affrontant ces deux différences incarnées par ce duo de personnages, aborde avec finesse et brio la manière d’affronter le regard des autres, tout en montant son scénario sur un schéma classique du shôjô comprenant les protagonistes principaux qu’on espère voir tomber amoureux l’un de l’autre et les prétendants qui tentent, tant bien que mal, de briller aux yeux de leurs aimés.

Mais bien sûr, l’autrice va plus loin que cela en démontrant qu’une différence n’est pas l’autre ; qu’une ombre invisible peut isoler et désespérer davantage qu’une tâche bleue en pleine figure… Tandis que Ruriko, bien qu’ayant souffert des moqueries au collège, parvient à vivre pleinement son adolescence, entourée de plusieurs camarades, dont une amie fidèle et protectrice depuis l’enfance, Monsieur Kanda, quant à lui, s’isole toujours un peu plus, perdant souvent pied face à la foule et ignorant par là même que certains yeux sont braqués sur lui avec l’envie de mieux connaître ce mystérieux professeur…

Une belle romance teintée d’azur, comme les fleurs bleues que nous sommes, avec une pointe de compréhension de l’autre, d’acceptation et de confiance en soi, avec un dessin classique qui n’apporte rien de nouveau au genre mais qui reste évidemment plaisant au regard du lecteur.

ShayHlyn.

Laisser un commentaire

Propulsé par WordPress.com.

Retour en haut ↑