Au bonheur des dames

Autrice : Agnès Maupré, d’après l’œuvre originale d’Émile Zola.
Éditeur : Casterman
Sortie : 3 juin 2020.
136 pages
Genre : adaptation, littérature, romance, roman graphisme, société.

Un roman graphique au dessin aussi coloré que les étals du Bonheur des dames, avec un style non dénué d’un certain charme […] Des décors somptueux où des visages griffonnés se croisent, se grimacent et se regardent dans une folie inhérente aux cohues dans ce grand magasin.

Présentation de l’éditeur :

Le classique d’Émile Zola revu par une autrice d’aujourd’hui

Venue de sa lointaine Normandie, Denise arrive à Paris avec ses deux frères sans un sou en poche… D’abord aidée par l’oncle Baudu, un commerçant méfiant, elle va franchir la porte du Bonheur des Dames, un immense magasin de nouveautés qui fait se déplacer tout ce que Paris compte d’élégantes…

Engagée comme vendeuse, Denise découvre autour d’elle les rivalités avec les autres vendeuses, devenant vite la victime d’un système aliénant où il faut sans cesse se battre pour vendre et où les amitiés sont rares. Mais la jeune femme va faire la connaissance d’Octave Mouret, le directeur du Bonheur des Dames, un homme de conquête qui ne songe qu’à l’expansion de son magasin, à défaut de trouver l’amour. À moins que la rencontre avec Denise ne vienne bouleverser ses croyances ?

au bonheur des dames. caseterman

Mon avis :

Difficile de reprendre toutes les idées d’Émile Zola pour ce titre en une seule BD. Ce roman riche en protagonistes divers et variés, d’origines et de classes différentes… c’est une saga qu’il aurait fallu entreprendre. Néanmoins, les thèmes principaux sont là : « l’expansion des grands magasins au détriment des petits commerces » et « la romance compliquée entre un homme influent et une jeune provinciale ».

Remaniant certains chapitres pour s’en approprier l’idée principale, Agnès Maupré parvient à faire ressortir les sujets principaux de l’auteur. Notamment ce combat entre David et Goliath : les petits commerces de proximité face au géant qui ne cesse de croître. Une situation encore d’actualité de nos jours au vu des centres commerciaux qui font de l’ombre aux locaux.

[Petite anecdote belge : il y a une certaine ironie, à Liège, de voir un grand centre commercial prendre la place d’un grand bazar. C’est pourtant le cas… Les petits commerçants de Liège voient naître le grand Bazar en 1885, qui ne cessera de s’étendre jusqu’à sa faillite en 1977. En 2004, c’est un centre commercial, encore plus grand que le grand bazar qui ouvre ses portes au même endroit… autre époque, même combat.]

au bonheur des dames. caseterman(2)

C’est avec effarement que le lecteur constate que les grandes machines [de guerre] écrasent sans remord les petits établissements. Toujours plus grand, toujours plus de choix : telle est la devise Mouret, le propriétaire du Bonheur des dames. Un concept que notre héroïne, Denise, comprend mais déplore à quelques égards ; notamment le sort du personnel, de la concurrence, … qu’elle observe sans pouvoir se taire.

Un roman graphique au dessin aussi coloré que les étals du Bonheur des dames, avec un style non dénué d’un certain charme tout en laissant un goût amer face aux visages difformes, brouillons, … qui jurent un peu. Des décors somptueux où des visages griffonnés se croisent, se grimacent et se regardent dans une folie inhérente aux cohues dans ce grand magasin.

Une atmosphère qui se retrouve encore de nos jours en période de soldes ou de grands déstockages… comme quoi, le commerce reste une aventure intemporelle. À l’instar des romances compliquées comme celle de Denise et de Mouret.

ShayHlyn.

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