Scénario : Léa Chrétien
Dessin : Gontran Toussaint
Éditeur : Dargaud
56 pages
Date de sortie : 30 août 2019
Genre : histoire, saga familiale
« ça va bientôt faire un siècle, Hazel. Cent longues années que je porte le poids de secrets qui ne sont pas les miens »
Présentation de l’éditeur
Nouvelle-Orléans, 1961. Louise Soral, descendante d’une famille de planteurs louisianais, est désormais une vieille femme au crépuscule de sa vie. Questionnée par ses petites filles qui veulent en savoir plus sur la vie dans les plantations d’autrefois, elle réalise que l’histoire de sa famille disparaîtra si elle ne trouve pas le courage de leur faire ce douloureux récit. Avec la complicité de sa bonne, une femme de couleur, Louise décide de mettre par écrit les souvenirs et les secrets les plus sombres de sa famille dans le sud des États-Unis.
Mon avis
Cette nouvelle série prévue en 3 tomes nous propose de suivre l’histoire familiale d’une famille de planteurs en Louisiane. C’est la descendante de la famille, dernière témoin vivante de cette histoire mouvementée et tragique qui raconte les évènements à ses petites filles.
Loin de la vision romantique du livre Autant en emporte le vent, la vieille femme nous entraine au cœur de la société sudiste américaine du début du XIXème siècle ou régnaient le racisme, la misogynie et la suprématie de l’homme blanc. La violence, physique, verbale et morale est omniprésente et les femmes, qu’elles soient maitresses ou esclaves, la subisse au quotidien.
Un scénario un tantinet manichéen, sans doute pour renforcer le propos, qui est à deux doigts de verser dans le féminisme radical où tous les hommes sont des salopards et toutes les femmes des victimes. Mais c’est justement là l’intérêt de l’album que de montrer du point de vue des femmes une époque outrageusement dominée par les hommes. Ces femmes, blanches et noires, qui ici jouent les premiers rôles et vont se révéler plus fortes qu’il n’y parait face à la violence des hommes.
Gontran Toussaint, admirateur de Giraud et Herman, livre des planches superbes dont l’influence de ses idoles ne se fait pas démentir. A l’aise dans tous les registres, la violence et la tension dramatique transpirent de ses planches.
Léa Chrétien ne perd pas de temps à installer l’intrigue de cette saga familiale dont le récit dense et l’intrigue riche laissent augurer d’un triptyque des plus prometteurs.
Loubrun
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