Auteure : Elizabeth Holleville
Éditeur : Glénat
256 pages
Date de sortie : 25/04/2018
Genre : Roman graphique, introspection, tranche de vie.
Ce roman nous permet de voir la vie au travers d’une autre paire d’yeux que la nôtre. Nous sommes tour à tour Louison et Lise ; tantôt novice, tantôt éternellement jeune et observatrice. Une âme égoïste et solitaire, plus vieille qu’il n’y parait, blasée, têtue face à une jeune femme en devenir qui a encore tout à apprendre, tout à expérimenter. Le contraste entre la vie et la mort, la jeunesse pleine d’espoir malgré les apparences et ce fantôme aigri par la vie des autres.
Présentation de l’éditeur :
Ma meilleure amie est un fantôme
Louison et sa grande sœur viennent passer les vacances d’été chez leur grand-mère. Mais malgré l’immense jardin de la maison et le soleil éclatant du sud, la cadette s’ennuie, attendant avec impatience l’arrivée de ses grandes cousines. Lorsqu’elles arrivent enfin, Louison s’aperçoit que ces dernières ont désormais des préoccupations adolescentes et mieux à faire que jouer avec elle. Délaissée, elle reprend ses déambulations solitaires jusqu’au jour où elle fait la rencontre de Lise. Une jeune fille qui n’est autre que le fantôme de sa grand-tante, morte il y a soixante ans dans des circonstances mystérieuses. Restée figée dans cette période de l’enfance que Louison n’est pas pressée de quitter, Lise devient rapidement une confidente. Une amie aux mystérieux pouvoirs…
D’une originalité profonde, ce roman graphique baigné par les douces nuits des vacances d’été est autant un récit sur l’enfance qu’un conte contemporain où le surnaturel forme le prisme du passage à l’âge adulte. L’œuvre maîtrisée d’une jeune autrice à suivre de près.
Mon avis :
J’ai pris pour parti de ne plus – trop – me focaliser sur le dessin quand l’ouvrage à chroniquer est présenté comme un « roman graphique », parce qu’une fois sur deux : je tape à côté. Je ne perçois visiblement pas ce que certains voient… et donc, disons le tout net : je n’ai pas accroché aux dessins de « L’été fantôme ». Je dois néanmoins lui reconnaître une assez bonne perception géographique et anatomique, accompagnées d’une bonne dose d’imagination.
Ce petit bémol rangé dans un tiroir, revenons-en à nos moutons avec cette aventure fantastique qui est pourtant, même si les pouvoirs du fantôme sont évidents, plus introspective que magique. L’accent est clairement mis sur l’adolescence, le passage à l’âge adulte et les aléas de la vie. Lise, décédée près de soixante ans avant notre histoire, c’est un peu le Peter Pan des temps modernes. Elle ne vit pas au pays imaginaire, mais dans une cabane dans le fond du jardin. Et contrairement au petit garçon qui ne voulait pas grandir, Lise n’a pas d’amis non plus – pas d’enfants perdus.
Alors quand elle voit sa nièce, Louison, qui a le même âge que lors de son décès – âge auquel elle est restée figée : elle compte bien passer l’été en sa compagnie ! C’est ainsi que les deux enfants se retrouvent à consacrer la majeure partie de leurs temps l’une avec l’autre, regardant d’un œil les péripéties des trois adolescentes venues également passer l’été chez leur grand-mère – la sœur de Louison et deux cousines.
L’adolescence ! À voir comment les trois demoiselles s’en sortent – entre deux amoureuses du même garçon et la troisième qui se découvre des penchants homosexuels : autant dire que Louison n’a pas envie de grandir. Encore moins quand, en observant sa grand-mère, elle découvre que la vieille dame perd la tête et la mémoire… sauf quand il s’agit de parler de sa défunte sœur.
Un fantôme qui, de son point de vue extérieur, a pu aussi se faire une opinion sur le fait de grandir. En soixante ans, elle en a vu des jeunes filles passer, se croire belles et puissantes à la fleur de l’âge et dépérir de voir les rides arriver. De quoi couper toute envie de vieillir… et pourtant, même en dépeignant cette argumentation à sa nièce, cette dernière garde le goût de vivre.
Ce roman nous permet de voir la vie au travers d’une autre paire d’yeux que la nôtre. Nous sommes tour à tour Louison et Lise ; tantôt novice, tantôt éternellement jeune et observatrice. Une âme égoïste et solitaire, plus vieille qu’il n’y parait, blasée, têtue face à une jeune femme en devenir qui a encore tout à apprendre, tout à expérimenter. Le contraste entre la vie et la mort, la jeunesse pleine d’espoir malgré les apparences et ce fantôme aigri par la vie des autres.
Une belle façon de voir le monde autrement, avec ses différents stades dans la vie d’une femme. Dommage que l’écriture soit assez difficile à lire. Cette manie chez les auteurs de romans graphiques d’opter pour le manuscrit est, une fois encore ici, parfois pénible à lire. Il m’a, par exemple, fallu quelques minutes pour déchiffrer le prénom « Louison », me demandant comment diable cette gamine s’appelait, avant de voir que le craboutcha (ô belgicisme de mon cœur) sous mes yeux était un « U ».
Mais une fois abstraction faite de ce qui me déplaît personnellement, je pense que cet ouvrage est sympathique quand on veut (re)découvrir la vie sous tous ses aspects au fil des années qui passent et se dessinent sur notre corps et dans nos esprits.
ShayHlyn.
Pas lu, mais je n’accroche pas non plus aux dessins et aux couleurs… mais que dire de ce craboutcha de police pour les « U » ! 😅
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Hahaha fallait bien un petit belgicisme pour rehausser la barre xD
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voilà ma remarque faite sur le forum pour cet album » Une sorte de Pauline à la plage avec option fantôme, le rythme est caniculaire et assez lent , ça va certainement plaire aux lecteurs d’une sœur de Vives. Perso, lecture agréable mais ça manque de dramaturgie, c’est un beau instantanée sur l’adolescence et le rapport à la mort mais j’ai trouvé ça assez léger au final. Sinon, j’ai tiqué plus d’une fois sur la typo avec un U qui a trois versions disponibles et qui se confond facilement avec le N, une vraie calamité pour la lecture ! »
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Ah ce u. Il en fera couler de l’encre xD
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… et il va peut-être continuer avec « Immonde » et sa police !😉
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