Scénario : Jean-Yves Delitte
Dessin : Jean-Yves Delitte
Éditeur : Glénat / Musée National de la Marine
48 pages + 8 pages de dossier historique
Date de sortie : mars 2017
Genre : histoire
« – Ces colonies revendiquent leur indépendance. On se doit de les aider André.
– Et nous, qui va nous aider ? Tu trouves qu’il fait bon vivre à bord de ce raffiot ? »
Présentation de l’éditeur
Fin du XVIIIe siècle. Alors que les colonies anglaises d’Amérique, excédées par l’intransigeance de la couronne à les taxer toujours davantage, rêvent de liberté, le royaume de France se décide à prendre part officiellement au conflit aux côtés des insurgés. Missionné pour harceler les anglais dans les Antilles, l’amiral de Grasse au commandement d’une imposante flotte de guerre est appelé en renfort pour aider l’armée de George Washington et le contingent français aux ordres de Rochambeau dans la guerre qu’ils mènent tous deux aux troupes anglaises sur le territoire américain. Ils ont réussi à encercler les forces du général anglais Cornwallis dans Yorktown. Une importante victoire semble à portée de main, pourvu seulement que les anglais ne reçoivent pas des renforts par la mer. Celui qui deviendra maître des eaux dans la baie de Chesapeake contribuera immanquablement à la défaite d’un des protagonistes, Anglais ou patriotes américains et français.
Même si la bataille de Chesapeake ne sera pas une cuisante défaite pour la Royal Navy, elle marquera surtout un tournant dans la guerre qui se joue dans les colonies anglaises et contribuera à la victoire finale pour l’indépendance américaine.
Mon avis
Aboukir, Trafalgar, Chesapeake … Les noms des grandes batailles navales résonnent à nos oreilles comme autant de coups de canons jalonnant notre histoire. Selon le pays où l’on aura appris l’Histoire, ces noms auront une résonance plus ou moins importante. Il en va de celle de Chesapeake qui revêt une importance capitale pour les américains puisqu’elle fut cruciale dans la guerre d’indépendance des États-Unis. Les Anglais doivent s’en souvenir aussi, puisque la puissante Royal Navy y a subit une des rares défaites face à la flotte française.
Peintre officiel de la Marine, Jean-Yves Delitte n’en n’est pas à son premier coup d’essai en matière d’aventures maritimes en bande dessinée (Neptune, Le Belem, L’hermione, Black Crow …). Il se lance ici dans une nouvelle grande et belle aventure en racontant les grandes batailles navales qui ont marqué l’Histoire vues et vécues de l’intérieur. Loin des stratèges et des grands enjeux historiques – même si ces derniers sont quand même évoqués – le lecteur suit des personnages ordinaires qui participent aux évènements avec le recul et la distance que leur confèrent leur rang. Du coup, le titre de la série est un peu trompeur puisqu’on a davantage l’impression de lire une histoire qui se passe pendant la bataille de Chesapeake qu’une histoire racontant la bataille en elle-même. L’épisode à proprement parler de la bataille est assez cours et les tactiques employées par les belligérants très succinctement évoqués. Les amateurs de stratégie navale en seront pour leur frais.
Ceci étant, l’album, tout en restant divertissant, n’est pas dénué d’une dimension pédagogique grâce notamment au dossier historique très clair en fin d’ouvrage.
Enfin, même s’il n’y en a pas assez à mon goût, Jean-Yves Delitte nous régale de scènes maritimes grandioses dont certaines s’étalent sur des double pages.
Voilà une belle série de divertissement pédagogique pour grand public, qui décevra peut-être les plus pointilleux des historiens en herbe regrettant ce point de vue de l’évènement à hauteur d’homme, mais qui ravira certainement les adeptes de fictions historique.
Loubrun
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