
Scénario : Zidrou
Dessin / couleurs : Benoît Springer
Editeur : Futuropolis
Sortie : 20/08/2015
64 pages
Virginie et Martin sont frère et sœur. Ils entretiennent des rapports très particuliers… ils sont amants.
Le sujet est évidemment très difficile à traiter, pour ne pas dire très risqué. En voyant le pitch vous serez interpelés ; peut-être même horrifiés. Comment aborder ce sujet ? Comment dissiper un malaise croissant au fil de la lecture ? En lisant l’histoire vous serez amenés à avoir des sentiments paradoxaux. D’un côté, le sujet vous donnera une nausée, de l’autre de la compassion naitra pour tous les protagonistes : les amants malades, le mari perdu (ou pas) et les enfants sacrifiés (ou pas). Tout est ambigüité dans ce scénario.
Mais Zidrou est habile (comme toujours !) : les sentiments contradictoires, l’angoisse mais aussi la frustration transpirent de chaque personnage. Les auteurs prennent la hauteur nécessaire pour ne porter aucun jugement (même s’il y a matière). L’indivision est donc un album fort et malsain en même temps. Le sujet est assez bien mené finalement. Il vous laisse à votre propre perplexité …. !!
Autre aspect, les scènes très crues de sexe. Cela rajoute une couche de malaise avec une sensation de voyeur. Si cela est voulu, afin d’appuyer là où cela fait mal, le contrat est réussi ! La fin est superbement traitée. Saluons le travail du scénariste : il fallait une belle pirouette pour sortir du sujet … je vous en laisse le bénéfice.
Benoît Springer relève le défi du dessin. Ce comparse de Zidrou est à l’origine des dessins du très atypique (encore un) album « le beau voyage ». Dans « l’indivision », ils sont simples et expressifs. Le sujet est tellement difficile que le dessinateur a bien appuyé les expressions des visages et des corps. Les couleurs sont à l’avenant du sujet, tantôt ternes, tantôt flamboyantes. Mais à l’inverse de l’album « le beau voyage », les zones d’ombres sont très nombreuses, notamment sur les visages. Evidemment les décors ne sont pas mis à l’honneur et sont réduits au strict minimum. Enfin, les phylactères s’effacent et laissent la part belle aux dessins ; histoire de bien ancrer le moment !
Peu de gens liront « l’indivision ». Beaucoup seront secoués à l’issue de ce one-shot. Fallait-il traiter un tel sujet en bande dessinée ? Que faut-il penser de l’inceste entre frère et sœur ? Le désordre psychiatrique des protagonistes est tel que l’on a du mal à avoir de la compassion ou même juste avoir un avis…
A vous de voir !
Bravo aux éditions Futuropolis d’avoir publié ce type d’histoire.
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Tigrevolant







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