Dans l’Indifférence Générale

Scénario : Roberto Grossi
Dessin : Roberto Grossi
Éditeur : La Boîte à Bulles / Arte Editions
Date de sortie : 11 juin 2025
208 pages
Genre : Sonnette d’alarme climatique

« A moins de remettre en question le système dans sa globalité, il n’y a pas de solution. »

Présentation de l’éditeur

Il est plus facile d’imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme.

En utilisant toute la puissance de la narration par l’image, Roberto Grossi s’attaque au grand aveuglement de notre époque : les changements climatiques provoqués par l’homme, une menace que nous faisons de notre mieux pour ne pas voir, que nous peinons à comprendre, alors qu’elle met en jeu notre survie même.

Grâce à un récit captivant qui mêle Histoire, science, politique et expérience personnelle, l’auteur nous livre une vision complète de la problématique, révélant la profonde crise démocratique qui se cache derrière ce désastre environnemental.

Mon avis

La Boîte à Bulles édite la version française (traduite par Maïa Rosenberger) de La Grande Rimozione, lisez : »Le Grand Égarement ». Préfacé par Clément Sénéchal, ancien porte-parole de Greenpeace France, ce roman graphique nous rappelle ce qui devrait être au centre de toute notre attention : le dérèglement climatique.

Les images sont souvent choc, elles se succèdent et marquent l’esprit. C’est la touche artistique de Roberto Grossi qui fait de Dans l’Indifférence Générale une œuvre qui sort des sentiers battus.

Ce n’est pas qu’un signal d’alarme, ce n’est pas que de la vulgarisation scientifique. L’auteur italien pose un regard personnel, concerné et engagé sur une catastrophe annoncée. Il partage ses pensées et ses souvenirs, dessine sa vision de ce qui constitue selon lui la sixième extinction de masse. Les thématiques défilent alors que dans un fil rouge métaphorique, un requin s’approche, telle une menace potentielle qui se concrétise au fil des pages.

Les analyses scientifiques, accessibles, sont mises en parallèle avec d’autres, politiques, économiques, et sociologiques. Roberto Grossi projette des images brutes, parfois sans texte, comme pour rappeler l’évidence d’un propos qui pourrait se résumer par: « Si on continue comme ça on est fichu. »

Il explique, sur des bandelettes qui s’étirent, les mécanismes naturels et humains qui résultent ou qui sont à l’origine du réchauffement climatique et de la disparition de nombreuses espèces animales. Le capitalisme est clairement et explicitement pointé du doigt, décrit comme une maladie dont souffre notre planète depuis la révolution industrielle britannique de la fin du 19ème siècle. Les explications, les arguments se suivent, attisant la peur (abstiens-toi climato-anxieux!) mais recentrant habilement le débat en déculpabilisant l’individu qui est actuellement rendu responsable de cette situation. Le problème est décrit comme systémique et politique. La situation ne pourra être que collective. Agissons.

Petitgolem