Scénario : Stéphane Melchior
Dessin et couleurs : Renaud Garreta
Éditeur : Delcourt
104 pages
Date de sortie : mai 2025
Genre : documentaire ; voile
» A 13h55, les prévisions météo pour la mer d’Irlande indiquent en vent de sud-ouest de force 4 à 5, virant plus tard à l’ouest de force 6 à 7. «
Présentation de l’éditeur
En 1979, la course du Fastnet, l’une des plus belles épreuves de voile où s’affrontent skippers expérimentés et amateurs, tourne au cauchemar : 15 morts, 139 personnes secourues. C’est le récit d’une tragédie où la nature se rappelle aux hommes.
Récit documenté grâce à l’équipage du français Jacques Caraës, Stéphane Melchior relate ces 3 jours de course tel un survival haletant, à une époque où les navires n’embarquaient pas d’électronique. Renaud Garreta met en scène de façon spectaculaire la plus grande opération de secours en mer par la Royal Navy.
Mon avis
Moins médiatisée que la Route du Rhum ou le Vendée Globe, la Fastnet n’en reste pas moins une des course à la voile les plus mythiques. Créée en 1925, cette course en équipage et sans escale se dispute dans la Manche. Le départ se donne de Cowes sur l’île de Wight au sud de l’Angleterre pour une arrivée à Cherbourg depuis 2021 (auparavant à Plymouth) en doublant le Fastnet Rock à la pointe extrême sud de l’Irlande. Cette course est mythique parce que son parcours est très tactique (les concurrents sont confrontés aux puissants courants de la Manche et aux vents dominants contraires lors de la montée vers le Fasnet Rock), et parce qu’elle est ouverte à tous – pros ou amateurs – et à toutes classes de bateaux. On en célébrera cet été le centenaire pour la 51ème édition qui verra s’affronter 470 bateaux.
Cette course est rendue mythique aussi, comme souvent dans les sports un peu extrêmes, par les drames et notamment celui de l’édition 1979. Le 11 août de cette année, 300 voiliers prennent le départ pour une aventure rude mais qui s’annonce sans problèmes. La météo ne voit pas, ou sous estime, la tempête de Force 10 qui s’abat sur la flotte et décime les équipages. Cette tempête laisse derrière elle 15 morts et 139 personnes secourues. Elle permettra aussi de revoir toutes les bases et règles de sécurité de la voile et de la course au large.
Dans ce documentaire nous suivons un équipage fictif et vivons avec lui le drame sur l’eau et sur terre. Oui, sur terre aussi, car il y a 46 ans, les marins ne communiquaient pas aussi facilement qu’aujourd’hui avec leurs familles restées à terre. Il faut imaginer alors le calvaire que celles-ci on pu vivre sachant leurs proches plongés dans cet enfer marin sans horizon où ciel et mer se confondaient, bataillant contre des murs d’eau de 15 mètres de haut.
Ce docu-drame est immersif, détaillé et effrayant. Le dessin de Garreta n’y est pas pour rien. Il invite aussi à l’humilité devant les éléments.
Loubrun
SambaBD 
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