Frères du Japon (édition Prestige)

Auteur : Taiyo Matsumoto
Éditeur : Delcourt Tonkam
208 pages
Date de sortie : 5 février 2025
Genre : tranche de vie, surréaliste

« Ta mère, ton père, tous les Tamura… On va tous mourir. Devenir des squelettes… et puis, on deviendra de la poussière. »

Présentation de l’éditeur :

Publié une première fois en 1999 par les éditions Tonkam, retrouvez Frères du Japon en édition prestige !

Un recueil de nouvelles d’un maître de l’abscons, de l’obscur et de la métaphore. Pour s’ouvrir à plus loin. Se perdre, se retrouver. Vivre, mourir. Donner, reprendre. Comprendre. Les mots ne sont pas assez forts, les images pas assez puissantes. Associer les deux pour emmener l’esprit au-delà de la perception communément admise. Introspection, extroversion. Rien de simple, rien d’évident, toujours chercher plus loin…

Mon avis :

L’album débute sur une histoire dans un décor surréaliste (la seule en couleur soit dit en passant). Pour un peu, on pourrait croire à un tableau inspiré par Salvador Dali. Les couleurs, les formes, les créatures, … tout sort de l’imaginaire psychédélique de Taiyo Matsumoto. Une succession de mini récits qui embrouillent, perturbent et dérangent même, parfois. Tout se mélange dans un onirisme qui rend la réalité des protagonistes totalement décalée (sous substance peut-être ?!).

Qui sont ces quidams qui arpentent les rues, à priori du Japon, avec des idées sombres, nébuleuses, improbables comme ce gamin qui crie à qui veut l’entendre (ou pas) qu’on va mourir. Ou encore ce jeune homme marginalisé qui souhaiterait disparaître, être invisible. Voire même cet étrange olibrius qui marche dans les rues, hurlant sur les conducteurs pour qu’ils marchent plutôt que de diriger leurs voitures ou leur avion, qui considère la poupée sous son bras comme une entité en plein éveil et qui soutient un immeuble bien solide de peur qu’il s’écroule dans la seconde

La mort semble, dans un premier temps, être le dénominateur commun à ces 9 récits, mais bien vite, il semblerait qu’il s’agisse plutôt des peurs de chacun ; la peur de mourir, la peur d’être jugé, la peur de la réalité ou de ses conséquences. Il y a un message dans chaque histoire, mais le style de l’auteur déroute. Ce qu’on prend pour une élucubration dictée par on ne sait quel hallucinogène, appuyé par des décors où volent des baleines, où des gorilles et des ours font des courses de moto, ou un crocodile est aimé d’un homme, … cache (vraiment bien cachée d’ailleurs) une réalité pour beaucoup de personnes différentes, dans leur façon d’être ou de penser.

Reste au lecteur, qui doit savoir dans quoi il s’engage en se lançant dans cette lecture totalement décalée, à décrypter les messages, scruter la moindre anomalie graphique émergeant dans un mixe de réalisme approfondi et de traits fins, presque brouillon. C’est une étrange pépite, sans aucun doute “de niche” comme on dit, pour les amateurs de cet auteur hors du commun, en marge d’une société qu’il semble pourtant observer avec attention. À qui se sent attirer par ce titre (car on aime ou on n’aime pas…) : enjoy ~

ShayHlyn.

2 commentaires sur “Frères du Japon (édition Prestige)

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