Scénario : Jean-Yves Le Naour
Dessin : Cédrick Le Bihan
Éditeur : Grand Angle
Date de sortie : 8 janvier 2025
64 pages
Genre : Biographie
« Il est ignorant, bourré de stéréotypes, d’idées simplistes, mais il semble sincère. »
Présentation de l’éditeur
En 1980, l’ancien acteur de Western, Ronald Reagan, est élu président des États-Unis. Incapable de se concentrer, maîtrisant mal ses dossiers, amateur de grasses matinées, de siestes, passant ses week-ends dans son ranch de Californie, Reagan n’est pas vraiment un bourreau de travail. En revanche, c’est une bête de communication, multipliant les blagues – qu’il collectionne et apprend par cœur – et apparaissant ainsi comme un président sympathique. Son comportement sans filtres décontenance Gorbatchev qui ne voudra plus négocier qu’avec ses conseillers. Qu’importe. Reagan se présente comme grand vainqueur et comme l’homme qui a gagné la guerre froide…

Mon avis
Ronald Reagan fut le quarantième président de l’Histoire des États-Unis d’Amérique, entre 1981 et 1989. Eh oui ! Le « crétin » a effectivement fait deux mandats consécutifs, on a donc beaucoup de mal à se dire que cet ancien acteur de western était réellement stupide.
La mise en couleur de l’album apparait comme terne et l’utilisation des pointillés apporte un certain cachet, une dimension vintage qui crédibilise le retour dans les USA des eighties. Cédrick Le Bihan propose une galerie de personnages célèbres d’une grande richesse et surtout parfaitement reconnaissables.
Au centre du récit se trouve donc Ronald Reagan, qui se montre beaucoup plus malin qu’il en a l’air, ou, tout du moins, que le titre ne le suggère avec une provocation et une ironie marquées. Jean-Yves Le Naour dépeint un homme qui fait ce qu’il veut, utilisant avec succès sa célébrité, son aisance devant les caméras. Il en deviendrait presque sympathique… si si ! Lui qui pourtant s’affranchit volontairement et volontiers de ses responsabilités d’Homme D’État, montrant et exprimant ici son impatience, là sa lassitude lorsqu’il s’agit de potasser un dossier, préparer un discours ou assister aux réunions. On en rirait s’il n’avait pas été le chef de la plus grande puissance économique et militaire de la fin du vingtième siècle. Sa capacité à laisser la main à ses conseillers, à partager ses anecdotes d’acteur et ses blagues en font un personnage qui divise : un ahurissant opportuniste flemmard pour les uns, un président populaire pour les autres. Bref, il ne laisse personne indifférent.
Symbole du conservatisme américain, Reagan a-t-il effectivement gagné la Guerre Froide ? La lecture de cet album ainsi que celle de Une Histoire Critique des États-Unis (c’est très très bien) vous donneront une partie de la réponse. Mais les deux montrent bien que les Hommes, seuls, ne font pas, seuls, l’Histoire. Un peu rassurant quand même !
Le Crétin qui a gagné la Guerre Froide est une BD très bien documentée qui délivre une biographie très agréable à lire et qui mélange habilement un ton sérieux et un autre plus caricatural. Un peu à l’image de Reagan finalement.
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Petitgolem13




C’était une autre époque mais, avec le recul, les républicains se comportaient mieux alors, même avec Reegan à leur tête… Maintenant avec le sinistre individu qui les représente, ils ont bien baissé dans mon estime.
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