Jeux truqués
Scénariste : Noel Simsolo
Dessinateur : Dominique Hé
Editeur : Glénat
Genre : Guerre
Sortie : le 12 février 2025
Avis de l’éditeur :
Dans le Paris occupé du début des années 1940, les cabarets de Pigalle continuent d’accueillir les clients dans une ambiance de fête ! C’est là que Victor passe ses nuits, sur les tables de jeu. D’origine turco-juive, ce truand proche de la pègre collabore aussi avec l’occupant nazi.
Mon avis :
En plein cœur des années 1940, tandis que certains meurent sur le front, d’autres festoient comme il se doit. Les cabarets de Pigalle tournent à plein régime, offrant aux clients liqueurs aromatisées, show glamour et décors luxueux. Pourtant, un homme se distingue du lot : Victor qui œuvre en coulisses afin de récolter un maximum de magot. Bien conscient qu’il joue avec le feu de par ses origines juives, il s’entoure de la crème de la pègre locale pour se faire bien voir et lui permettre d’atteindre des sommets.
Des camés, des filles au regard et tempérament volcanique, des truands au teint patibulaire, des meurtres et un concentré de complots… quelques mots directs dans les gencives pour détailler le menu aux invités qui s’aventureront sur les reliefs des bas-fonds de ce second et dernier tome de Chiens et Loups.

D’un point de vue scénaristique, Noel Simsolo maîtrise plutôt bien son élément, engageant le lecteur d’entrée de jeu à s’immiscer dans ce traquenard de hors la loi, concentrant un éventail de protagonistes de mal lotis. Car en dehors de ce côté glamour et sensuel des cabarets, la vie à l’extérieur, et parfois même en son sein, provoque de telles tensions, que les balles pleuvent et que les lames tranchantes atteignent plus d’une fois une jugulaire qui traîne par là…
Truffés d’argot de l’époque, les dialogues pointent vers l’essentiel : toucher là où ça saigne, sans tergiverser dans des plaidoiries interminables.
En dehors de ce cher Victor, la trame se concentre sur Aurore, une chanteuse de music hall, remplissant à elle seule les salles de par sa présence, sa voix et son charme. Mais la belle jouerait également pour des activités de Résistance. Et pas si loin de cela, des bombardements, et de nombreux civils laissés pour morts.
Tout ce beau monde est mis en détail par le dessinateur Dominique Hé, également à l’œuvre avec son complice Noel Simsolo sur des titres évocateurs tels que PornHollywood & les Miroirs du crime.
Et le résultat se veut révélateur comme le témoigne la belle maitrise technique dont il dispose à sa guise. Chacun de ses personnages, et ce pour ainsi dire sans exception, s’offre le luxe de tirer une gueule d’anthologie, à mi-chemin entre le retour d’un funérarium et une journée qui s’éternise à l’infini. Et le résultat est juste épatant pour celles et ceux qui se retrouvent comblés par des faciès réalistes et grimés par l’existence. Même lorsque ceux-ci ricanent, c’est dans un but forcé, et cela se décrit par des rictus espiègles, parfois surjoués mais conçus extrêmement sur mesure pour cette fiction. Même les femmes fatales ne font nullement exception à la règle, divulguant une alchimie du détail extravaguant : Rouges à lèvres à outrance, tenues légères et exotiques.
Enfin, la fin d’album ne joue plus la carte d’un certain exotisme, mais revient sur les atrocités de la guerre, avec une finalité plutôt directe , ombré de tribulations pour certains.
Coq de Combat







Oui , j’apprécie aussi la maîtrise de Dominique Hé.
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