Quand la nuit tombe – Mylaine

Scénario : Marion Achard
Dessin : Toni Galmès
Colorisation : Toni Galmès
Éditeur : Delcourt
Pages: 128
Date de sortie : 29/01/2025
Genre : Famille, 2ème guerre mondiale, témoignage

« Le devoir de mémoire, ce n’est pas pleurer le passé. C’est prendre l’avenir entre tes mains. Cela veut dire: n’être plus jamais, vraiment plus jamais indifférent. La mémoire, c’est cela. Remets-toi toujours en cause. Agis. Maintenant. »

Extrait de la postface du Dr Piotr M.A. Cywinski.

Résumé de l’éditeur:

Après l’émouvant récit de Lisou, voici enfin celui de sa grande soeur Mylaine qui, pour sauver sa famille, se sacrifia et vécut l’innommable réalité des camps de concentration. Un récit utile et indispensable.

Septembre 1943, nées juives comme des millions d’autres, Mylaine et sa petite sœur Lisou se cachent avec leur famille dans un chalet à douze kilomètres de Grenoble. Mais le destin les rattrape et les sépare : Lisou s’échappe tandis que Mylaine est arrêtée par les Nazis avant d’être déportée dans un camp de concentration en Pologne. Ce récit est son histoire.

Mon avis:

Ayant chroniqué l’histoire de Lisou, vous pouvez retrouver ma chronique en cliquant sur ce lien : Quand la nuit tombe – Lisou

Comment lire et chroniquer des témoignages de ce genre sans être émue… Pour ma part, ce n’est pas possible. Il est vrai que j’ai souvent évoqué dans mes chroniques le devoir de mémoire, et j’ai souvent parlé de la Shoah. Ce sujet me touche particulièrement, j’ai appris récemment que mes grands-mères avaient aidé des juifs qui se cachaient, avec de la nourriture et de quoi avoir chaud. Ce n’est peut-être pas grand-chose, mais ça m’a rendue fière. Ce qui m’intéresse dans ce type de récit, c’est l’humain et les histoires dans la grande Histoire. Et oui, je me répète, ce n’est pas la 1ère fois que je le dis, mais j’estime que c’est important !

En parler, réagir… C’est le but de la transmission de ce type de récit après tout, ce n’est pas fait pour larmoyer dans les chaumières, même s’il y a amplement de quoi ! Mylaine s’est tue durant des années, elle ne voulait pas en parler et après la guerre, les gens ne voulaient pas entendre tout ça. Ce n’est qu’à un âge avancé qu’elle se lance enfin. Il y aurait bien des choses à dire, ce que je retiens de son témoignage, ce sont les blancs qu’elle évoque. Comment a-t-elle survécu ? Parfois elle ne sait pas elle-même, elle ne se rappelle que peu de choses. Le corps et le mental se mettent en pilote automatique et oblitèrent volontairement ce qui est trop dur à supporter. Comment a-t-elle survécu ? Qu’importe, elle est là !

Dans le 1er tome, j’évoquais la douceur des dessins à l’aquarelle. Je constate que ce type de dessins est très polyvalent, les tons de couleurs, cet aspect brumeux, donnent une apparence sombre et percutante de l’ambiance des prisons et camps. Ils sont d’une justesse incroyable pour moi et très expressifs malgré des visages peu détaillés, les sentiments sont clairement présents. Je peux clairement dire que j’ai versé ma petite larme. C’est pour ma part un coup de cœur, d’autant plus que les carnets à la fin sont vraiment très utiles. Il y a le carnet qui montre les personnes de la famille de Mylaine, ses amies rencontrées en déportation, les personnes de soutien, d’autres personnages et enfin les ennemis. En dernier lieu, vous trouverez un carnet rempli de documents de l’époque ainsi que des informations diverses, comme une liste d’ouvrages de références. Je ne peux que vous conseiller de le lire.

Sandra/ Ithilwen