Le Phare [public averti]

Auteur : Valentin Maréchal
Éditeur : Jungle RamDam
120 pages
Date de sortie : 26 septembre 2024
Genre : tranche de vie, quête identitaire

« Tu vas pas me croire. C’est au bout de trente-trois ans que je découvre la douceur. »

Présentation de l’éditeur :

Loup a une trentaine d’années, une copine et un boulot dans lequel il met toute son énergie. Pourtant, il y a une partie de sa vie qui reste secrète ; celle où il vit des relations clandestines avec des hommes.

Mais l’équilibre vacille quand le couple décide de vivre ensemble. Loup ressent comme un vertige.

Un soir, une rencontre fait tout basculer et précipite Loup dans une quête, à la recherche de la lumière.

Mon avis :

“Le phare”, ce monument qui se dresse fièrement tel un symbole phallique dans ce récit identitaire. Celui de Loup (“C’est un prénom, ça ?”) qui pourrait être n’importe qui, même le propre auteur de cet album, Valentin Maréchal.

Dans notre société hétéronormée, c’est encore un sacré défi de déclarer ouvertement sa sexualité, contrairement à tous les aveux LGBT+ qui ont de quoi donner le vertige à force d’ajouter des lettres à cet acronyme. Dès lors, comme beaucoup d’autres hommes, notre héros préfère s’afficher hétérosexuel le jour tout en s’aventurant secrètement dans des liaisons homosexuelles furtives le soir venu. Alors quand l’idée d’emménager s’installe entre le couple officiel…

Les événements s’enchaînent rapidement, de façon un peu confuse, mais pour mieux comprendre le cheminement, également perturbant pour Loup, qui fuit une situation dangereuse d’un soir, fuyant par la même occasion sa compagne, pour finalement rencontrer des gens divers qui amèneront enfin Loup à s’accepter…

Un graphisme plutôt contemporain, une ligne claire, un brin réaliste – suffisamment en tout cas pour s’identifier aux différents personnages – présentant des gens comme vous et moi ; attestant, s’il en était encore besoin, que personne ne maîtrise ses attirances. Il serait toutefois judicieux d’éviter de laisser traîner cet album, vu les quelques scènes crues qui y sont détaillées, entrecoupées de paysages magnifiques tant au bord de l’eau, près du phare de Luz, que dans les vallées et les forêts alentours qui ajoutent à l’idée de “parcours initiatique”.

Mais en un mot comme en cent : tant que cela concerne des adultes consentants, qui sommes nous pour juger ?! Une preuve, encore une fois, que ce qui sort de la “norme” doit encore être justifié pour espérer être accepté une bonne fois pour toute.

ShayHlyn.