Journal d’un Prof à la Gomme

Scénario : Fred Leclerc
Dessin : Fred Leclerc
Éditeur : La Boîte à Bulles
Date de sortie : 29 août 2024
160 pages
Genre : témoignage

« Je vous avais prévenus… c’est la première année la plus dure. On vous apprend à nager pendant que vous vous noyez. »

Présentation de l’éditeur

En octobre 2020, Fred est au chômage depuis cinq mois et en pleine réflexion existentielle lorsque survient l’assassinat de Samuel Paty. En quête d’un métier qui fait sens, il découvre alors qu’il est possible d’être professeur d’arts plastiques dans les écoles primaires parisiennes et décide de s’inscrire au concours.

Deux ans plus tard, Fred est stagiaire dans deux écoles à l’autre bout de Paris. Propulsé sans formation face à des dizaines d’élèves agités, il ne lui faut que quelques jours pour prendre la mesure de son impréparation. Il va alors improviser des méthodes éducatives hasardeuses et se confronter à ses propres limites… sans pour autant en perdre son sens de l’humour et de l’autodérision.

Mon avis,

Sauf erreur de ma part, être prof d’arts plastiques (ou de musique) dans une école primaire (comprendre : maternelle + élémentaire) n’est possible qu’à Paris. Livrer un tel portrait de professeur des écoles aussi proche de la réalité est donc possible à une époque où le « pas de vagues » et le « ça se règle en interne » est la règle.

Fred Leclerc dépeint avec une grande justesse son quotidien en tant qu’intervenant en arts plastiques. Une palette de couleurs se vide au fil du temps, l’une après l’autre, découpant le roman graphique en chapitres. L’humour domine, souligné par un trait caricatural. Le témoignage est brut, les limites du métier apparaissant rapidement. L’institution est pointée du doigt, les débutants sont jetés dans la cage aux lions, la formation et les accompagnements sont en total décalage dans le temps et dans le contenu.

Derrière sa photographie d’un système éducatif anxiogène (le passage sur l’exercice intrusion est ahurissant), Fred se focalise sur l’humain : les adultes (enseignants ou non) et surtout les élèves. Il recentre ses propres attentes basées sur les visions collectives, souvent caricaturales sur le métier d’enseignant. Car, oui, le fameux « sacerdoce », la « vocation », le truc qui donne un sens à la vie est avant tout un travail.

Les enfants sont des enfants. Ils sont au cœur du métier. La gestion d’un groupe classe est difficile surtout quand on n’est pas l’adulte référent. Mais la relation que Fred va construire avec chacun de ses élèves lui renvoie une vision humaine et individualisée de l’enseignement. Et c’est là que le vertigineux s’installe, Fred va être envahi à l’école et à la maison par un travail qui occupe l’esprit à plein temps et qui s’apparente à des montagnes russes.

A la fois comique et dramatique, Journal d’un prof à la gomme (pourquoi ce titre d’ailleurs ? Il est loin d’être mauvais Fred !) permet de mieux connaître un boulot au sujet duquel tout le monde a un avis mais que plus personne ne veut faire.

P.S à Fred Leclerc :J’espère qu’Ibrahim va bien parce que j’ai peur que personne ne se soit davantage penché sur son bleu à l’œil.

ScénarioDessinico_Album
coeur_quatrecoeur_troiscoeur_trois_et_demi


Petitgolem13

2 commentaires sur “Journal d’un Prof à la Gomme

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