Madeleine résistante – Tome 3 – Les nouilles à la tomate

Scénario : JD Morvan et Madeleine Riffaud
Dessin : Dominique Bertail
Éditeur : Aire libre
128 pages
Date de sortie : 23 août 2024
Genre : Biographie, Histoire

« Lequel d’entre nous sait comment il réagirait sous la torture ?« 

Présentation de l’éditeur

1944. Madeleine – résistante, nom de code « Rainer » – est arrêtée après avoir abattu un officier nazi. Un crime « terroriste », qui la condamne aux terribles interrogatoires des Brigades spéciales, la police de Vichy. Et plus particulièrement à ceux du commissaire Fernand David – « David les Mains Rouges », traqueur d’« ennemis intérieurs » tels que les FTP-MOI du groupe Manouchian. Un préambule aux interrogatoires nazis, puis au terrifiant quotidien de la prison de Fresnes, avec pour seule échappatoire la perspective d’être fusillée… Torturée, encore et encore, Madeleine va-t-elle tenir, alors qu’à Paris bruissent des rumeurs sur la Libération ?

« Madeleine, résistante », ou l’authentique destin de Madeleine Riffaud, qui revient cette fois avec une précision implacable sur les tortures qu’elle a endurées dans les geôles vichystes et nazies, avec au bout du supplice, enfin : la victoire.

Mettre en scène la torture sans volonté de choquer mais aussi sans l’amoindrir. Voici le défi relevé avec un brio, de manière poignante, par Morvan et Bertail avec ce troisième tome.

Mon avis

Dans la chanson Jaurès, Jacques Brel pose cette question : « Quelle vie ont eue nos grand-parents ? ». Je vous avoue qu’à la lecture de cette magnifique série, du haut de mes presque 50 ans, je me pose la même question que le Grand Jacques : Quelle vie ont eu nos grand-parents ? Bordel !

Certes, tous n’ont pas combattu, n’ont pas été résistants, n’ont pas été torturés ou fusillés… Tout de même, vivre une guerre et ses exactions innommables pendant sa jeunesse, mais quelle horreur ! Et, a fortiori, pour ceux qui, comme Madeleine Riffaud et tant d’autres, en furent les acteurs et victimes héroïques.

Je me permets de vous remettre ce que je disais du dessin de Bertail la dernière fois car c’est toujours ce que je pense.

Le dessin de Bertail est, quant à lui, tout simplement parfait ! Tout en justesse. Qu’il s’agisse des décors, à la fois sobres et détaillés, fruits d’une documentation sérieuse et régulièrement agrémentés de petits détails qui sont autant de marqueurs temporels, ou bien encore des personnages, jamais caricaturaux, le travail du dessinateur est vraiment bluffant. Le choix de la bi-chromie participe aussi, bien sûr à ce rendu d’une époque lointaine, en noir et blanc, mais dont les tons froids du bleu choisi permettent, paradoxalement, d’alléger un peu l’ambiance quand la narration en a besoin.

Et j’ajouterai que le traitement de la torture, à la fois tout en pudeur et en non-dessinés, reste un élément marquant de cette BD. Heureusement, les mots de Madeleine prennent le relais du dessin quand celui-ci va devenir insupportable. Je ne dis pas que les mots mis sur ces actes barbares sont plus supportables, mais avec le dessin, ça resterait peut-être plus ancré dans nos têtes… Ceci-dit, avec les mots, c’est notre imagination qui travaille… Bref, la torture, c’est immonde !

Donc, une fois encore, Morvan et Bertail produisent un travail exceptionnel pour nous dépeindre la jeunesse héroïque de la non moins exceptionnelle Madeleine Riffaud. Merci et bravo !

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Odradek

5 commentaires sur “Madeleine résistante – Tome 3 – Les nouilles à la tomate

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  1. Bonne question sur nos grands parents . Pour mon grand père maternel, c’était assez simple d’aborder le sujet , il y avait une grand pancarte dans le salon de l’armée belge le remerciant pour son service pendant la guerre. Par contre, j’ai été surpris à l’enterrement de mon grand père paternel de voir des médailles pour faits de résistance contre l’ennemi. J’étais encore trop jeune ( 8ans) pour qu’il m’en parle certainement.

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  2. J’ai de vagues souvenir de mes parents racontant l’exode pour rejoindre le Pays basque dans les années 40 avant la naissance de mon frère aîné en 42 et la mienne en 47… bonne initiative pour nous !

    Je ne pouvais faire moins que de rendre hommage à cette héroïne !

    Aimé par 2 personnes

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