Le Petit Pape Pie 3.14 arrondit les angles

Auteur : Boucq
Editeur : Fluide Glacial
Genre : Humour
Sortie : le 4 septembre 2024

Avis de l’éditeur :

Le monde ne tourne pas rond… c’est un fait. Le carré envahit tout ! Le globe est carrément menacé de devenir cubique. Les pissenlits prospèrent et développent leurs racines carrées sous la croûte terrestre. Les gentilles sœurs de l’immatriculée conception accouchent d’une progéniture pas très catholique !

Mon avis :

Afin que ses cardinaux prennent place au centre d’un hémicycle, le Petit Pape Pie tourne en boucle à l’aide de son vélo pour y creuser, de ses roues dans le sable, un cercle suffisamment large. Une technique comme une autre sans nul doute…

D’après ses statistiques d’homme proche du divin, la planète virerait carrée d’ici quelques années, pour se transformer en une forme cubique, de quoi déloger de nombreux pays qui prendraient la place d’autres. Dès lors, afin d’éradiquer cette transformation planétaire, il suggère de s’attaquer à la racine … des pissenlits qui se propagent avec véracité.

Sans beaucoup de jugeote, et ce dés l’entame de ce Petit Pape Pie 3,14, on ressent pleinement vers quoi on se dirige : un script étrange, (vraiment très étrange même), pas spécialement drôle avec certes  la carte franche d’une originalité spontanée.

Constitué de mini-récits évoluant entre huit et dix pages, on suit les délires et déboires de ce petit pape tout en scrutant sa montre, espérant que le prochain chapitre apporte mieux que le précédent et ainsi de suite.

Entre des cardinaux à vélo sur l’Himalaya (on pourrait croire à tort que c’est à se tordre de rire, mais non, malheureusement, il n’en est rien) avec pour mission de rapprocher les deux pôles nord et sud (pôpôle nord et pôpôle sud, à pisser de rire franchement) ; ou un paquebot géant devant déverser un souffle divin au cœur d’un cratère volcanique, vous devrez vous munir de patience si vous espérez rire de bon cœur.

Quant au titre de cet ouvrage, qui se penche en effet sur de la mathématique (Constance d’Archimède), vous en décoderez son sens sur le récit reprenant des racines carrées de pissenlit récupérées deci delà par des cardinaux boute-en-train aux quatre coins du monde. Parvenu à ce stade de l’ouvrage, (si vous faites toujours partie des vivants) on comprend aisément sans avoir suivi des études de Sciences politique, que ce récit se veut juste … irrécupérable.

Honnêtement, un artiste de talent tel que Boucq nous a déjà proposé bien mieux si l’on se penche et se réfère aux Dents du recoin par exemple, paru durant les années nonante (quatre-vingt-dix pour les Français) chez Casterman dans lequel chaque protagoniste se démarquait avec aisance et, qui plus, est d’une ingéniosité palpable.

Comparativement, ce petit pape gesticule à tout-va, énerve plus que de nature, se veut particulièrement vulgaire et grossier sans que cela n’apporte de crédit à l’ouvrage, et pour couronner le tout, s’enlise et patauge plus il s’aventure dans ses élucubrations suintantes de loufoqueries.

On retiendra tout de même l’excellent travail graphique appuyé par Boucq, marque de fabrique indémodable de ce dessinateur de renom. Que l’on adhère ou non à ce repas iconoclaste, la fibre du trait de l’artiste n’a point perdu de son élégance, qu’il s’agisse d’un ouvrage censé faire rire ou pour ses œuvres majeures telles que Bouncer. L’auteur de Janitor, de la Mort de Lao Tseu ou de Jérôme Moucherot nous a régalé de par le passé sans réellement y parvenir cette fois-ci.

On ne peut hélas pas faire mouche à chaque coup ! Quoi qu’il en soit La Messe est dite… Faites votre prière avant de vous bercer dans cette marée basse …

Coq de Combat