Grossir le ciel

Scénario : Franck Bouysse
Dessin : Borris
Couleurs : Borris
Éditeur : Delcourt
120 pages
Date de sortie :  septembre 2024
Genre : thriller ; polar ; chronique sociale

 


« Et souviens-toi qu’on n’entre pas chez les gens tant qu’on n’y a pas été invité. »

 

Présentation de l’éditeur

Gus, éleveur dans les Cévennes, mène une vie solitaire avec son chien Mars comme seul réconfort et son voisin Abel, devenu ami de circonstance. Un quotidien bien rythmé qui se trouve bouleversé quand des visiteurs inopportuns arrivent au village et que Gus découvre des traces de sang menant à la ferme d’Abel… Un huis clos rural saisissant sur l’isolement, la folie et le besoin de rédemption.

Mon avis

Franck Bouysse, avec la complicité de Borris au dessin, adapte son propre roman paru en 2014 aux éditions La Manufacture de Livres. Thriller noir sur fond de chronique sociale et rurale, cette histoire a beau se dérouler en milieu des Cévennes dans une nature grandiose et rude, elle se lit comme un huis clos sombre qui laisse un goût amer.

Les auteurs nous jettent en pleine face la misère rurale, la solitude qui souvent va avec et mène parfois à des états psychologiques très instables.

Gus et Abel sont voisins. Ils ont chacun une petite ferme et vivent avec trois fois rien. Ils ne se parlent pas beaucoup, mais se donnent des coups de mains quand il le faut. Un jour la routine est rompue lorsque Gus entend un coup de fusil qui vient de la ferme d’Abel. Quand il se rend sur place, il voit la neige maculée de sang. Pris de panique il retourne chez lui et s’enferme. Le lendemain, il ira chez Abel pour lui emprunter une tronçonneuse et tenter de faire le clair sur cette histoire.

Dans une atmosphère très pesante, Franck Bouysse mène une intrigue empreinte de lourds secrets de familles et de passés douloureux qui ressurgissent d’un coup comme un diable qui sort de sa boîte. On comprend alors la psychologie particulière des personnages, et leur enfermement dans leur solitude. Le suspens est total et les rebondissements surprenants, jusqu’au dénouement.

Graphiquement, c’est froid comme une nuit d’hiver. A part quatre pages en couleurs qui renvoient à un flashback, la seule couleur présente est le rouge. Celui du sang, et celui des dates de l’éphéméride qui inéluctablement défile ses feuillets. Le reste est gris, noir, blanc.

C’est beau, mais triste aussi. C’est saisissant de justesse, dans les dialogues, dans la psychologie des personnages et dans le rythme de la narration.

Un thriller rural sombre et glacial à lire au coin du feu.

Loubrun

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