Scénario : Bartolomé Segui
Dessin : Bartolomé Segui
Éditeur : La Boîte à Bulles
Date de sortie : 6 mars 2024
96 pages
Genre : témoignage générationnel
« C’est mauvais signe quand le kiné commence à te toucher plus souvent que ton partenaire. »
Présentation de l’éditeur
Ernesto est à l’aube de la soixantaine et, s’il écoutait un peu plus les autres, il se verrait déjà un pied dans la tombe. Lui qui se réjouissait d’atteindre l’âge de sagesse se retrouve égaré, perplexe quant à son époque et incertain face à l’avenir – le sien mais aussi celui du monde…
De nature songeur, Ernesto se lance dans un voyage exploratoire sur le passage du temps et sur la transmission. Entre pensées et souvenirs, nourri des échanges avec sa femme et ses amis, se dessine en filigrane le portrait d’une génération arrivée à maturité et forcée de constater que l’avenir auquel elle se préparait n’était qu’un mirage.
Boomers est un album qui bouscule à pas feutrés, qui encourage à la résilience, et porte un regard nostalgique mais dénué d’amertume sur le monde moderne et sur son devenir.
Mon avis
A chaque âge sa crise d’identité pourrait-on se dire au moment de fermer ce surprenant roman graphique de Bartolomé Segui. Le style graphique mêle joliment classique et moderne, avec cette touche sixties et cette mise en couleur dynamique. On est attablé avec Ernesto et ses potes, on est là, entre le dessert et le digeo, le parfum du café chaud dans les narines, le soleil espagnol qui chauffe nos épaules. Qu’on est soixante ans ou pas on écoute les discussions sur la politique, la sexualité, le couple, la retraite ou la mort. Boomeers prend son temps pour parler du temps qui passe. Il est question de profiter du présent, de se remémorer le passé et d’espérer un futur le plus radieux possible. Le ton semble comme désenchanté mais pas résigné, les personnages de Segui lui ressemblent peut-être qui sait…
Ernesto traverse les villes et les époques et se pose des questions sur le monde dans lequel il vit mais dans lequel il ne se reconnait plus, ou duquel il se sent exclu. Comme un « apatride temporel » il se cherche, dans ses souvenirs et ses projets.
Sa vie sociale est riche, il vit avec une femme qu’il aime et qui l’aime. Ce portrait du couple est délivré avec une certaine tendresse. La franchise est de mise, l’équilibre amoureux est toujours précaire car jamais acquis.
Ils ont parfois l’air de vieux cons ces soixantenaires qui voient toujours ceux qu’ils étaient il y a quarante ans lorsqu’ils se regardent dans le miroir. Certains y verront les deux vieux cons du Muppet Show, d’autres reconnaitront aussi le bénéfice de l’âge, une sorte de « sagesse » liée au fait que le temps qui reste est bien plus court que celui déjà passé ou comme le dit César (le pote d’Ernesto, pas Jules) : « si la vie était un cahier dont on remplirait les pages on aurait tous largement dépassé les agrafes centrales ».
Bartolomé Segui utilise des clichés évidents mais nécessaires pour parler des boomers. Le rythme de la BD impose la réflexion, l’introspection, qu’on ait ou non soixante ans. De toute façon on sera toujours le vieux con de quelqu’un.
Petitgolem13
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SambaBD 
Parfaite conclusion !
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