Scénario : Virgile Dureuil et Sylvain Tesson
Dessin : Virgile Dureuil
Éditeur : Casterman
Date de sortie : 8 novembre 2023
128 pages
Genre : Récit de voyage
« Pas une trace de vie humaine. Ici, le chemin commence. »
Présentation de l’éditeur
Vu d’Occident, la Sibérie évoque de vastes étendues gelées où les Soviétiques exilaient leurs prisonniers. Mais peut-on s’échapper d’une prison à ciel ouvert ? Voilà le point de départ de ce récit haletant : un improbable voyage qu’entreprend Sylvain Tesson sur les traces des évadés du goulag, depuis Iakoutsk jusqu’au Golfe du Bengle, 5 000 kilomètres plus au sud. Dans des conditions extrêmes, aux prises avec le froid, la faim et la soif, l’écrivain voyageur multiplie les rencontres en suivant la route du récit À marche forcée, de Slavomir Rawicz. Ce dernier a-t-il pu s’évader au début des années 1940 ? Ou bien a-t-il emprunté son histoire à un autre ? Entre mythe et réalité, récit de voyage et épreuve de force, Sylvain Tesson nous invite une nouvelle fois sur les chemins de la liberté.

Mon avis
J’ai, jadis, lu le livre de Slawomir Rawicz et en garde un souvenir encore mitigé. L’époustouflant récit d’aventure m’avait semblé, à certains moments, incroyable, au sens premier du terme.
La motivation de Sylvain Tesson se dessine au fil de la lecture de L’Axe du Loup, elle est révélée en post-face par le principal intéressé. Virgile Dureuil met en image le passionnant périple de Sylvain Tesson, utilisant une ligne claire qui se marie très bien avec le récit de voyage et un découpage en petites cases. J’aurais peut-être aimé davantage de grandes planches de paysages. L’ensemble est coloré et dynamique, traduisant ainsi parfaitement la richesse et la diversité des lieux traversés et des personnes rencontrées.
Ce bel et dense album est captivant du début à la fin. Cette traversée solitaire, du nord au sud, de la Sibérie jusqu’à Calcutta est en soi une prouesse indéniable qui impose le respect. Mon collègue et ami Odradek, chroniqueur sur Samba BD en parlerait bien mieux que moi, lui qui a arpenté, seul, la moitié du globe (son blog est ici, suivez le lien !)
Je n’ai pas, jadis, lu le livre de Sylvain Tesson, j’ignore donc si Virgile Dureuil reprend fidèlement ses mots ou s’il a adapté ses propos, contraint par l’exercice peu évident de l’adaptation BD. Les (parfois un peu longs) monologues de Sylvain Tesson n’empiètent pas sur le rythme donné par le dessinateur. On ne s’ennuie jamais dans cette odyssée.
Se pose donc la question du réalisme de l’aventure et de la vraisemblance du témoignage de Slawomir Rawicz. Les rencontres faites par le héros et ses recherches montrent que ceux-ci sont remis en cause. Sylvain Tesson, lui, choisit de montrer que les évasions des goulags soviétiques ont été une réalité qui concerne bien d’autres que l’officier polonais. La symbolique renvoyée est celle de l’individu, en marche, qui se révolterait contre la répression d’un régime autoritaire.
J’admets être sorti particulièrement admiratif de ce récit qui éveille un sens aigu de l’ouverture vers « l’autre part » et « l’autre » autant qu’il représente un parcours initiatique éminemment personnel.
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Petitgolem13




.j’ai adoré cet album. Les textes sont absolument magnifiques, c’est un coup de coeur pour moi. 💚💚💚💚
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