Phobos T.3

Le Pacte des apparences

Scénariste : Victor Dixen
Dessinatrice : Maria Francesca Perifano
Editeur : Glénat
Genre : Science Fiction
Sortie : le 31 janvier 2024

Avis de l’éditeur :

Une planète mortelle. Un équipage sacrifié. Un pacte diabolique.

Ils sont tombés dans un terrible piège.
Au moment de descendre sur Mars après cinq mois de voyage, les pionniers du programme Genesis découvrent qu’ils ont été envoyés à la mort, et qu’il n’y a aucun espoir de retour sur Terre.

Mon avis :

La connexion avec la chaîne Genesis a cessé d’émettre. Qu’est-il arrivé aux membres de la troupe Cupido, dont l’engin spatial s’est aligné sur l’orbite de Phobos ? Laissés-pour-compte en plein cœur de l’univers, les 12 membres du projet Genesis ont bel et bien été dupés, conditionnés et manœuvrés pour le profit de multinationales et de Serena, et ce en dépens des milliards de téléspectateurs qui ont suivi chacun de leur geste.

Sur Terre, leur sort importe peu, du moins concernant les pontes qui tirent les ficelles. Quant aux internautes, ils n’y voient que du feu, comme à l’accoutumée. Et les 12 participants le savent pertinemment, c’est ainsi qu’ils entrevoient de voter :  soit pour revenir sur Terre, ou descendre sur Mars, comme initialement prévu.

Mais de toute évidence, le lien est rompu, bien que les deux parties envisagent un compromis… Entre temps, la sélection définitive des couples formés doit être remise à l’ordinateur. Quels seront les pionniers avec leurs binômes amoureux à se pavaner sur Mars ?

Phobos_T03_Le pacte des apparences_Victor Dixen_Maria Francesca Perifano_Glenat_SF_Extrait

Satire sociétale des dérives du pouvoir de l’argent et des jeux de téléréalités dépourvues d’éthiques et gangrénées par l’avarice et le mensonge, l’œuvre de Victor Dixen interpelle autant qu’elle ennuie, s’appuyant sur une étiquette de protagonistes tous aussi fades et transparents de personnalité les uns que les autres.

Un concept intéressant de prime abord, gâché par un éventail de personnages caricaturaux aussi vides que fabriqués. Il en va de même pour les dérives médiatiques, qui incarnent à la perfection ces individus sans scrupules mais fiers d’un ego surdimensionné.

Bref, rien de neuf sous le soleil. Que l’Humain aille piller le fin fond de l’univers comme si c’était à juste titre, un droit qu’il se privilège. Et les codes classiques du genre ne s’arrêtent pas en si bon chemin puisque sur Terre, en réponse de la colonisation sur Mars, la plèbe festive à l’instar d’un nouveau Woodstock, se rendant ainsi utile à quelque chose on imagine.

Le style graphique, signée Maria Francesca Perifano possède un certain tonus, une colorimétrie lumineuse (André Vazzios), mais incombe cependant à ses protagonistes, des traits de faciès finalement quelconques, mais qui, étrangement, collent idéalement aux cruches et personnages aussi vides de sens les uns qu’aux autres. Il ne suffit hélas pas de dessiner des individus « Fashion », mais de leur administrer un minimum d’âme pour convaincre le lecteur.

Le résultat se veut trop lisse, trop propre, copie conforme d’une publicité pour cosmétique.  Une arnaque en demi-teinte. Ca manque de gangrène et de vermicelle pour nous secouer un bon coup de notre fauteuil.

Un trip à prendre au second degré, bien que visionnaire sous un certain aspect. Des rouages classiques. Nul besoin de se rendre sur Mars, pour s’en faire une idée fidèle au quotidien.

Coq de Combat

3 commentaires sur “Phobos T.3

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  1. Je ne sais pas où CDC a trouvé cette expression mais elle est géniale  » Ça manque de gangrène et de vermicelles ». Je pense que je m’en resservirais plus tard sur une de mes chroniques.

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  2. Si les personnages de la BD sont caricaturaux, je pense que c’est pour coller avec la réalité de ceux qui font justement de la téléréalité !

    Par contre si vous voulez voir une excellente série sur Mars, je vous conseille les 4 saisons de « For All Mankind »… magnifique !

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