Les Derniers Jours de Robert Johnson

Auteur : Frantz Duchazeau
Éditeur : Sarbacane
240 pages
Date de sortie : 3 janvier 2024
Genre : biographie

«  Je suis mort. Ce n’est pas la première fois. Mon pauvre Bob, tu es mort depuis longtemps. Souviens-toi de cette petite lumière. Elle s’est éteinte trop vite. La première fois, c’est lorsque tu m’as abandonné Mama. »

Présentation de l’éditeur :

Sweet Home Mississippi…

Années 1930, un homme, la vingtaine, mi vagabond, mi dandy, sillonne les routes poussiéreuses du Mississippi avec pour seuls bagages une guitare acoustique et une bouteille de Bourbon. Malgré son jeune âge, il semble porter sur ses épaules tout le poids du monde, traînant derrière lui comme un boulet de forçat un passé déjà trop douloureux : l’abandon d’un père, une enfance passée dans les champs de coton sous la surveillance d’un beau-père violent, puis la mort en couches de l’amour de sa vie … Qui peut douter qu’il s’agit de Robert Johnson, l’auteur de « Sweet Home Chicago », et que, de ses souffrances, il tire un blues à nul autre pareil ? Disséminant sa musique encore méconnue de ville en ville, dans un Sud raciste, Johnson a rendez-vous avec sa gloire en une date et un lieu : la scène du Carnegie Hall, à New York, où des producteurs qui croient en son talent l’attendent impatiemment.

Mais son attirance pour l’autodestruction est à la hauteur de son talent : immense. Arrivera-t-il à destination ?

Les derniers jours de Robert Johnson_Frantz Duchazzau_Sarbacane_biopic_extrait

Mon avis :

Robert Johnson, c’est une icône du Blues, le père de nombreux accords musicaux dans différents styles postérieurs. Pourtant, il est longtemps resté un mystère pour les amateurs de musique et surtout : de la sienne ! Son nom est synonyme de “pacte avec le diable” qu’il aborde dans une de ses plus célèbres chansons. Mais saviez-vous qu’il est aussi le premier du célèbre club des 27 ?!

Frantz Duchazeau s’appuie sur les miettes que l’artiste a laissées de son parcours vie pour ériger cette biographie. Commençant par sa mort, suspecte, dans un bar où il aurait fricoté avec la mauvaise jeune femme, sous les yeux d’un mari jaloux. Meurtre par empoisonnement ou suite d’une longue maladie stomacale évoquée de-ci, de-là dans ces pages ? Ne la cherchait-il pas un peu, cette fin tragique, au vu de sa vie ? Parti de son décès dans l’agonie, l’auteur rebondit sur les différentes petites morts de Robert Johnson.

Le dessin, en noir et blanc pour ce roman graphique, met en valeur les lieux et les visages. Au détour de planches rétro, plutôt brouillonnes à cause de la foule dansante et trémoussante, on peut reconnaître une église que Robert maudira, ayant lui-même été rejeté pour oser jouer la musique du Diable. Ou encore les rues de Chicago, des champs de coton qu’il fuira comme la peste et son visage ! Énigmatique, reconnaissable entre tous alors qu’il n’existe qu’une poignée de photos de lui. Mystérieux et attractif, jeune et pourtant déjà expert d’un style inimitable. Sa chemise blanche, toujours propre et immaculée, ou son costume rayé, comme on le voit en couverture.

Frantz Duchazeau retrace le dernier mois du chanteur, compositeur. Ce qu’on peut imaginer en tout cas, tandis que des promoteurs blancs, New-yorkais, se perdre dans l’Amérique profonde pour inviter le Bluesman au Carnegie hall. Une vie de bourlingueur, allant de ville en ville avec sa guitare et si possible une bouteille de Whisky, quelques cigarettes et de la bonne compagnie. Une vie brève mais intense, à lire avec la playlist de Robert Johnson dans les oreilles !

ShayHlyn.

3 commentaires sur “Les Derniers Jours de Robert Johnson

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